Résumé
Sous ce titre provocateur — mais interrogatif —, se cachent les différentes perspectives de ce numéro. La première est que, dans la philosophie de Malebranche, se trouveraient les prémisses d’une théorie du beau originale. En partie héritée de saint Augustin et de Platon, cette esthétique aurait même préparé, selon certains commentateurs, l’esthétique des Lumières. Mais Malebranche est aussi celui qui, par ses analyses sur la force et les effets de l’imagination, et sur la contagion des affects, a fourni de nombreux éléments pour réfléchir à une pragmatique de l’art d’où il serait possible de dégager une sorte de traité « négatif » d’esthétique. Enfin, se dessine chez Malebranche une certaine représentation de l’artiste fondée sur l’idée de création divine — laquelle est discutée à partir des critiques adressées à la théodicée malebranchiste. Telles sont les pistes qu’examine ce numéro qui éclaire des aspects peu étudiés de la philosophie de Malebranche.
Caractéristiques
Sommaire
DOSSIER
Patricia Touboul, Malebranche esthéticien ?
Véronique Wiel, Concession et conversion à la beauté chez Malebranche
Baldine Saint Girons, Une esthétique d’après la Chute : égarement, méprise, obscurité
Carole Talon-Hugon, Expérience esthétique et imitation des affections
François Trémolières, La beauté de l’ordre
Patricia Touboul, Quel genre d’artiste est Dieu ? D’une possible réponse de Malebranche aux objections de Fénelon sur le Traité de la nature et de la grâce
Béatrice Guion, Titre à préciser
VARIA
Thiphaine Rolland, De la facétie à la galanterie ? Une articulation problématique (1643-1668)
Frédéric Graça, Entre muses gaillardes et muses galantes : les variations du discours licencieux dans les œuvres poétiques de François Maynard
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