Résumé
Des témoignages recueillis auprès de soignants durant la pandémie évoquent les principes de la « psychothérapie de l’avant » pratiquée par de futurs analystes de la folie et des traumas mobilisés dans les hôpitaux militaires de la Grande Guerre (1914-1918). De cette orientation de la psychanalyse largement ignorée en France, Françoise Davoine saisit l’occasion de retracer les principes au fil d’une enquête sur ses traces dans l’histoire de la discipline. À plusieurs reprises, en effet, Freud a affirmé l’existence d’un inconscient non refoulé, fait d’images sensorielles intenses s’imposant dans une temporalité au présent. Cet inconscient dissocié et sa thérapie sont décrits dans les œuvres d’écrivains au retour de la guerre comme dans les pratiques rituelles des culture animistes. Cette approche à la fois « nouvelle » et très ancienne consistant à entrelacer des mots, dans le transfert, aux images sensorielles intempestives, est une constante dans le soin psychique de la folie et des traumas depuis l’Antiquité.
Caractéristiques
Sommaire
Première partie : Témoignages
7 Mai 2020 : Lucie, Jessica, Franck, anesthésistes.
22 Mai 2020. Témoignage d’urgence : Anne Lise, médecin urgentiste dans une caserne de pompiers à Paris
28 Mai 2020. Infirmière en 1ère ligne : Nanosy, Emmanuelle
Deuxième partie. Psychothérapie de l’avant
Point de départ
Traumas dans la vie de Freud
Un sujet politique
« L’homme est un animal cérémoniel »
Folie et commotions historiques
Psychanalyse en première ligne
Les écrivains sont de précieux alliés
Autour de l'auteur
Agrégée de lettres classiques, docteur en sociologie, longtemps psychanalyste en hôpital psychiatrique et en dispensaire, Françoise Davoine a animé le séminaire « Folie et lien social » à l’EHESS durant quarante ans avec Jean-Max Gaudillière. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages.