Résumé
Cet essai propose une analyse de six films majeurs d’Alfred Hitchcock dans la perspective d’une contribution à une philosophie de l’image et de ses formes. L’art d’Hitchcock est tout entier dans un acte de création spécifiquement cinématographique, constituant une image autosuffisante, clôturée sur elle-même, mais dès lors coupable également de se substituer au « réel » par une composition formelle si cohérente qu’elle en devient nécessaire. Un double mouvement caractérise la création hitchcockienne : l’institution de l’image comme une totalité insulaire, et la réflexivité par laquelle l’image se montre intimement coupable de ce qu’elle crée. L’ambiguïté appartient à l’image autant que sa puissance résolue.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
PREMIÈRE PARTIE. — L’IMAGE EST UNE ÎLE
Chapitre premier. Les limites du cadre et leur transgression : The Manxman
Narration et forme
Tant qu’à parler de sinthome…
Chapitre II. Le plan long et son reflet : Under Capricorn
Abstraction de la chronotopie
Mouvement et plan-séquence
Ambivalence du langage
Du double au triple et du triple au double
DEUXIÈME PARTIE. — L’IMAGE EST UN TOUT
Chapitre premier. Puissance et maléfice : Strangers on a Train
Montage alterné et totalisation
Soi-même comme un double
L’unitotalité du cadre au cercle
Le mauvais œil ou la caméra maléfique
Chapitre II. Pouvoir et impouvoir : Vertigo
L’auteur et sa création
Figures et intensification
Vision et narration
L’illusion de la démiurgie
TROISIÈME PARTIE. — L’IMAGE EST UNE FAUTE
Chapitre premier. Rendez-vous au tribunal ? The Birds
Voir et ouïr : vers l’in-différence anthropologique
L’arythmie du temps et la saturation de l’espace
De la faute à l’autosacrifice
Chapitre II. Le fondu enchaîné de la culpabilité : The Wrong Man
Le double et son temps
Le corps et son espace
Conclusion
Autour de l'auteur
Laurent Van Eynde est docteur en philosophie. Il est professeur aux Facultés universitaires Saint-Louis (Bruxelles) et professeur invité à l’Université de Haute-Alsace (Mulhouse). Après avoir longtemps consacré ses recherches à la philosophie allemande moderne et contemporaine, ainsi qu’à la philosophie de la littérature, il se consacre désormais à une philosophie de l’imaginaire centrée sur le cinéma, dans ses dimensions esthétique et anthropologique. Parmi ses derniers ouvrages, on retiendra Goethe lecteur de Kant (PUF, 1999) et Shakespeare. Les puissances du théâtre (Kimé, 2005), ainsi que deux ouvrages collectifs : Affectivité, imaginaire, création sociale, avec Raphaël Gély (Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 2010) et Modernité romantique, avec Augustin Dumont (Kimé, 2011).