Résumé
La mixité est officialisée depuis 1975 dans le système scolaire français. Pourtant, comment expliquer que le succès des filles à l’école dans toutes les disciplines n’a pas remis en cause leur absence dans de nombreuses formations dites de « sciences et techniques », comme la mécanique ou la menuiserie ? Pourquoi les garçons manquent-ils eux aussi dans certaines spécialités, de fait largement féminines, comme le secrétariat ou la petite enfance ? Ce livre s’intéresse aux jeunes atypiques car minoritaires, en tant que filles ou garçons, dans les formations techniques. Quelles sont leurs motivations, leurs profils, leurs projets et l’accueil qui leur est réservé ? Quelles résistances rencontrent-ils dans leur intégration ? Comment les politiques publiques, les familles et les personnels des lieux de formation, lycées ou CFA (centres de formation d’apprentis), accompagnent-ils ces démarches et expériences atypiques ?
Clotilde Lemarchant fait le point sur ces situations qui illustrent l’inachèvement de la mixité dans certains espaces de notre société et l’impensé de certaines questions ayant trait au genre et à la technique.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction – Les formations techniques à l’épreuve du genre
Étudier la mixité scolaire, un anachronisme ?
L’école à l’épreuve du genre
Égalité, mixité, parité
Les politiques publiques en faveur de l’égalité
La mixité fait débat
Les formations techniques, un champ d’observation du genre
Genre et classes populaires
L’atypisme comme révélateur
Le rôle combiné de différents acteurs
Une enquête multiforme
Chapitre 1 – Femmes en « métiers d’hommes » et vice versa
Permanences et changements
Une féminisation de la société
Des résistances à la mixité professionnelle
Ségrégation verticale et ségrégation horizontale
Hommes et femmes dans les sciences et techniques
Chapitre 2 – Mixité et parité dans les formations techniques et professionnelles
Mixité, parité dans les formations : état des lieux
La mixité tardive des formations techniques
Le « déni de la technique » fait aux femmes
Une dimension identitaire : l’orientation scolaire
Ne pas oublier les filles en difficulté scolaire
Chapitre 3 – Accueil et intégration des jeunes atypiques
Une intégration globalement positive
Les difficultés d’intégration des filles minoritaires
« C’est comme ça, les gars… »
Des garçons très attendus
Ambivalences
Chapitre 4 – Parcours scolaires et projets professionnels
Des jeunes globalement satisfait(e)s de la formation
Les motivations au choix d’orientation atypique
Les sources d’information
L’anticipation de l’insertion professionnelle
Quatre portraits : Anne-Claire, Sandrine, Martin, Sylvain
Chapitre 5 – Les personnels des formations professionnelles face à la mixité et l’atypie
Les personnels des formations professionnelles et l’atypie : une diversité de logiques
L’effet profession
Un point de vue réservé sur les politiques publiques en faveur de la mixité
La mixité inachevée… ou contestée ?
Sévérité envers les filles versus préférence pour les garçons
Un contexte professionnel et sociétal défavorable
Élèves minoritaires et adultes des lycées et CFA : un malentendu
Chapitre 6 – Entre héritage et bricolage : la part des familles
L’origine sociale des jeunes atypiques : quelques atouts
Des jeunes « libres » et soutenu(e)s
La transmission d’un goût, d’une passion
Les fortes implications des mères
Des formes familiales favorables à l’innovation
Des familles tolérantes à l’égard des rôles sexués
Le pragmatisme des familles
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Autour de l'auteur
Clotilde Lemarchant est maîtresse de conférences en sociologie à l’université de Caen et chercheuse au Centre Maurice Halbwachs. Responsable de la plate-forme universitaire de données de Caen (PUDC), elle a été directrice du centre associé au CEREQ (Centre d’étude et de recherche sur les qualifications) de Basse-Normandie.