
Résumé
Nul n'ignore aujourd'hui que l'économie non seulement est un monde mais contribue à construire le monde tout court. L'éducation n'échappe évidemment pas à cette règle, comme le montre suffisamment l'abondance des travaux consacrés depuis longtemps déjà à cette dimension des métiers de l'éducation et de la formation. Puisque tout est économique dans l'éducation, il est indispensable de comprendre selon quels processus cette situation s'est mise en place, du moins dans l'ensemble des pays industrialisés. Soucieux du présent, nous avons à considérer que notre regard actuel date à la fois d'hier, d'avant-hier, de jadis. Cependant, il ne s'agit pas ici de l'homo œconomicus ni de l'homo academicus, mais bel et bien des liens innombrables et indéfaisables qui se sont lentement instaurés entre eux au point de les rendre, maintenant, interdépendants, ou, plus exactement, corrélés. En quelque sorte et simplement, économie et éducation ont une histoire dont il s'agit de retracer la relation. D'autant plus que le regard sur cet héritage scientifique est porteur d'un avenir. Il est une incitation stimulante adressée tout à la fois aux chercheurs, aux praticiens, aux étudiants, plus largement aux esprits attentifs à comprendre les mécanismes et les normes à l'œuvre dans le renouvellement des savoirs contemporains.
Caractéristiques
Sommaire
PRÉFACE, par Louis Porcher, 1
INTRODUCTION, 5
PREMIÈRE PARTIE
Évolution, rupture et permanence Pour une archéologie de la pensée économique en éducation
CHAPITRE PREMIER. Richesse des nations et éducation, 13
Comprendre la construction économique de l’objet éducation, 14
Genèse de l’économique, 16
De l’économie féodale à l’économie des marchands, 17
L’essor du capitalisme, 18
Éducation, organisation sociale et clergé, 20
La réflexion économique, 21
Économie et société moderne, 29
L’économie classique, 30
Le travail producteur de capital, 31
L’éducation est-elle productrice de richesses¡?, 32
La construction de la liberté individuelle, 33
La fin des passions, 34
L’éducation de l’homo œconomicus, 36
Pour conclure ce premier chapitre, 38
CHAPITRE II. L’État-nation ou l’ébauche d’une relation entre économie et éducation, 40
L’école prise entre État-nation et rapports de classes, 43
La grande transformation, 45
Travail, salariat et monde populaire, 46
Les sciences à la recherche des clés de la nouvelle société, 48
L’éducation et la science des restes, 51
Les néo-classiques, 52
Les services collectifs producteurs d’utilité, 55
La légitimation économique de l’intervention de l’État, 56
Les devoirs de l’État, 57
L’information imparfaite, 59
La concurrence imparfaite, 60
Les biens collectifs, 61
Les effets d’externalité ou les bienfaits de l’éducation, 63
La légitimation politique de l’intervention de l’État, 65
L’État-République, 66
L’État-souverain, 67
L’impossible accord entre la démocratie et l’action collective, 69
Individualisme et ordre social, 71
Éducation et surveillance, 73
Éducation, corporations et associations, 74
Luttes politiques et école républicaine, 76
Éducation, service public et pacte social, 78
La mesure économique de l’impact social de l’éducation, 80
Pour conclure ce second chapitre, 81
CHAPITRE III. L’économie de l’éducation, 83
L’émergence de l’économie de l’éducation, 84
La société salariale, 86
La rationalité instrumentale, 88
Pour une mise en perspective critique, 89
Éducation et croissance économique, 92
La science, innovation et croissance, 93
L’accroissement de la valeur «¡force¡» de travail, 94
L’éducation¡: un investissement de structure, 96
La mesure de l’apport de l’éducation à la croissance, 97
Le capital humain, 99
L’éducation¡: un facteur de production, une source de revenus, 100
La théorie du capital humain, 101
Sociologie de l’éducation et métaphore économique, 103
Les caractéristiques de l’éducation comme capital, 105
La rentabilité de l’investissement éducatif, 106
La relation éducation-salaire, 108
Les critiques de la théorie du capital humain, 109
L’évolution de la relation formation-emploi, 114
L’éducation¡: une grande entreprise, 115
De la performance des élèves à celle de l’institution, 116
L’organisation mécaniste, 118
La planification éducative, 120
L’homogénéisation des productions, 124
Standardisation et contrôle, 125
La question de l’instrumentation de l’enseignement, 127
Prestation de masse et relation administrative, 129
Pour conclure ce troisième chapitre, 131
DEUXIÈME PARTIE
Exploration du temps présent
CHAPITRE IV. L’individu, l’État et le marché, 135
La montée des contestations ou le retour de l’acteur, 137
L’école prise dans un nouveau rapport de service, 138
La renaissance de la sociologie économique, 139
Le retour du sujet, 141
L’attention portée à la construction du lien social, 143
La nécessaire reconsidération de la demande d’éducation, 145
Vers un État modeste, 148
La question de l’ajustement des prestations aux usages, 149
Changer d’école ou changer l’école¡?, 151
La critique de la régulation tutélaire, 152
La problématique de l’équité et de l’efficience, 155
La liberté de choix, 160
Les marchés éducatifs, 162
Les limites du calcul rationnel, 163
La coordination des marchés et le rôle des conventions, 166
Le comportement des consommateurs,