Résumé
On parle bien d’éducation sentimentale ; pourquoi ne parlerait-on, au même sens, d’éducation philosophique ? L’esprit, non moins que le cœur, a son apprentissage, ses passions, ses égarements ou ses fidélités.
L’esprit, c’est la mémoire. Non que penser soit se souvenir, comme le voulait Platon ; mais parce qu’une pensée oublieuse, comme est la science, est une pensée sans esprit ou sans âme.
Ces quelques textes, divers quant à leur objet, ont en commun ce souci d’un passé : celui de l’auteur, celui des traditions qui l’inspirent, celui des maîtres qui l’ont formé ou qui le guident... L’esprit n’est pas une chose, c’est une histoire, et fidélité à cette histoire. Pour les individus comme pour les peuples, le passé de l’esprit, c’est l’esprit même.
« Cela fait beaucoup de passé, dira-t-on, pour un homme jeune, et beaucoup d’esprit pour un matérialiste... » Mais c’est quand on est jeune qu’il faut cultiver la fidélité ; et quand on est matérialiste qu’il faut sauver l’esprit.
C’est à peu près ce que ce livre raconte ou essaie d’expliquer.
Caractéristiques
Autour de l'auteur
Né en 1952, ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, agrégé de philosophie et doc-teur de troisième cycle, André Comte-Sponville fut longtemps maître de conférences à l’université Paris 1, Panthéon-Sorbonne. Il a publié une vingtaine d’ouvrages, dont un Traité du désespoir et de la béatitude (Puf, 1984 et 1988), un Petit traité des grandes vertus (Puf, 1995) et un Dictionnaire philosophique (Puf, 2001, rééd. 2013). Ses livres sont traduits en vingt-quatre langues. Il est membre du Comité consultatif national d’éthique.