Résumé
La colonisation n’est pas présentée dans cet ouvrage comme une parenthèse, mais comme un processus. Ainsi le lecteur ne peut-il que constater la multiplicité des composantes de ce pays, ainsi que la diversité des événements sociaux et politiques qui l’ont agité. Il ne s’agit ici ni de présenter une analyse pointue de la situation de l’Algérie ni de délecter par une fresque aussi trépidante que romanesque, mais de livrer toute la complexité d’une situation en en dévoilant les contrastes sans en masquer les ambiguïtés. Croiser l’histoire de l’Algérie et le destin d’une femme hors du commun au cours du XXe siècle apporte la touche de nuance nécessaire à l’éclairage d’un écheveau de problématiques encore actuelles. Le récit de la vie de Lisette Vincent met au jour un pan enfoui de l’histoire algérienne. Née en 1908 dans la région d’Oran au sein d’une famille de colons, cette institutrice pionnière d’une nouvelle forme de pédagogie puise dans l’Emile un rousseauisme convaincu, inaugure l’imprimerie à l’école et s’intéresse de près à la méthode Freinet. Très attachée à l’idée de progrès, elle appartiendra aux Brigades internationales à Barcelone en 1938. De même, pendant la Seconde Guerre mondiale, elle participe à la reconstitution du Parti communiste algérien, ce qui entraîne son emprisonnement. Après avoir milité pour l’indépendance de son pays, elle devient citoyenne lors de l’été 1962, puis s’expatrie dans les années 1970. Cet ouvrage, dont on ne peut qu’apprécier la valeur historique, est susceptible de ressusciter un espoir de fraternité pour le peuple algérien.
(C. Zoulim)
Caractéristiques
Autour de l'auteur
Jean-Luc EINAUDI est historien. Il a notamment publié : "La bataille de Paris" (Le Seuil) -- "Vietnam !" (Le Cherche midi)
Préface de Mohammed Harbi