Résumé
Que vaut la vie humaine ? Aussi délicate que politique, cette question du rapport entre des vies détruites ou sauvées et des biens gagnés ou perdus est centrale dans nos sociétés. Loin de n’être qu’une métaphore, le prix de la vie correspond à une évaluation matérielle, qu’elle soit monétaire ou rapportée à d’autres termes, intérêts économiques ou politiques, avantages militaires. Tout s’échange et, dans cette équivalence, la conversion existe dans les deux sens : on paie avec des vies et on paie pour des vies. En posant la question de leur juste prix, par humanité, on veut certes encourager la préservation des existences humaines : sacrifier cinq civils dans un bombardement, n’est-ce pas beaucoup trop ? Mais on court aussi le risque de juger que, matériellement, le prix de la vie a des limites : payer cinq millions d’euros pour libérer un otage, n’est-ce pas excessif ? En examinant de nombreux exemples très concrets, Ariel Colonomos dégage le sens philosophique et politique de ce que peut être le prix de la vie, en particulier en termes de justice.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction – L'incontournable équivalence matérielle des vies humaines
Chapitre 1 Marchandages à Venise
Chapitre 2 Henry V : un roi mesuré dans ses paris ?
Chapitre 3 La proportionnalité : mesure de la mesure
Chapitre 4 Le poids des otages
Chapitre 5 L’État dans la tourmente des réparations
Chapitre 6 Une théorie politique de l’otage : le patriarcalisme
Chapitre 7 Une théorie politique de la victime : le philanthropisme
Chapitre 8 Vies passées et vies futures
Chapitre 9 Les vies lointaines
Conclusion La responsabilité du prix des autres
Des prix qui engagent
Que faire ?
Bibliographie
Autour de l'auteur
Ariel Colonomos est directeur de recherche au CNRS (CERI, Centre de Recherches Internationales) et enseigne à Sciences Po. Ses travaux portent sur les normes internationales et la théorie politique. Il est notamment l’auteur de La Politique des oracles (2014) et de Le Pari de la guerre (2009).