Résumé
Issus des méthodes militaires visant le retour au combat, les débriefings, qui incitent au récit précoce de l’expérience à caractère traumatique, favorisent-ils vraiment son élaboration ? Si j’étais moi-même concerné, souhaiterais-je rencontrer sur le champ un « psy » ? Comment réagirais-je s’il me disait que, pour mon bien, je dois lui conter en détails ce que je viens de vivre ? Par exemple, l’accident au cours duquel mon enfant est mort sous mes yeux ou celui où j’ai tué accidentellement un piéton…
Cet ouvrage montre qu’inciter à parler d’une expérience traumatique est souvent une erreur. Certes, si une personne souhaite s’exprimer, une écoute est nécessaire. Mais le plus important, au début, est d’offrir un environnement protecteur et bienveillant. Or les débriefeurs répondent aux pressions de certains pouvoirs politico-militaires et sociaux : si un soldat traumatisé constitue une perte pour son commandement, de manière analogue un convoyeur de fonds ébranlé, par exemple, correspond à un manque à gagner pour son employeur. D’où l’intérêt récent de certains DRH pour leurs employés traumatisés. Un débriefing et ça repart…
Ce livre ne s’adresse pas qu’aux sauveteurs et aux « psys » : chacun de nous peut avoir à accueillir, un jour, quelqu’un qui vient de vivre un événement « traumatisant ».
Caractéristiques
Sommaire
Préface de Michèle Bompard-Porte
Introduction
PREMIÈRE PARTIE. — HISTORIQUE CRITIQUE DE LA NAISSANCE DU DÉBRIEFING
Chapitre premier. La naissance du débriefing en milieu militaire
Des guerres du XIXe siècle à la Première Guerre mondiale
La Seconde Guerre mondiale
Quelques guerres de la seconde moitié du XXe siècle
Chapitre II. Le développement du débriefing en milieu civil
Techniques anglophones développées par des civils
Les prémices francophones
L'efficacité du débriefing « à l'anglo-saxonne » n'est pas prouvée
Conclusion
SECONDE PARTIE. — DÉBRIEFINGS « À LA FRANÇAISE » ET AU-DELÀ
Chapitre premier. Traumas et verbalisation selon certains psychiatres français
Louis Crocq
Claude Barrois
François Lebigot et ses collaborateurs
Lionel Bailly
Le débriefing « à la française » n'a pas démontré son efficacité
Chapitre II. Mort, narcissisme et traumas
Proposition d'une autre conception théorique
Plaidoyer pour un accompagnement raisonné
Conclusion
Références bibliographiques
Autour de l'auteur
Docteur en psychologie clinique et pathologique, psychologue clinicienne, Sandrine Behaghel exerce en unité de soins palliatifs et en cancérologie. Ses recherches actuelles portent sur la dynamique narcissique des traumas individuels et collectifs, dans le domaine des peurs notamment.