Résumé
Il arrive que l’effondrement du système soviétique soit pensé comme une victoire de Tocqueville sur Marx. Le dialogue imaginé dans ce livre montre que les idées de démocratie et de mode de production capitaliste sont d’abord une alternative théorique pour penser la société contemporaine. La redéfinition possible de la démocratie sur le modèle de celle du communisme de Marx, comme « le mouvement réel qui abolit l’état actuel », crée cependant un terrain où les positions théoriques et politiques peuvent s’affronter pour déterminer le cours de la révolution permanente de leur temps. Tocqueville veut contrôler ce processus dans un sens libéral et Marx le révolutionner dans un sens communiste.
D’un point de vue tocquevillien, la guerre froide est terminée parce que la démocratie est enfin séparée de la révolution. Elle est un ordre où règne la loi, et non un processus. La dialectique de la démocratie et du communisme, à la fois opposés et en continuité, montre cependant la fragilité théorique de cette thèse en faisant sentir la tendance de l’idée démocratique à s’idéologiser, ce que dénonçait aussi Tocqueville, et pose la question de sa capacité à maintenir sa puissance utopique.
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Caractéristiques
Sommaire
Introduction
I. Démocratie ou capitalisme
Religion, démocratie et émancipation
Esclavage et « bürgerliche Gesellschaft »
Esclavage, république et démocratie
La guerre de sécession et la fin de la révolution américaine
II. Démocratie ou communisme
La négativité du communisme et de la démocratie
La relativité historique du capitalisme
La relativité démocratique de la liberté
III. Critique interne ou critique externe
Révolution politique et révolution industrielle
Libéralisme, socialisme et communisme
La méthode matérialiste : puissance et impuissance des idées
Critique et légitimation
IV. Réforme ou révolution
Liberté politique ou lutte de classes
Antagonisme, lutte de classes et guerre civile
Égalité, liberté et individualité
V. La violence de l’histoire universelle
Dictature ou despotisme
Despotisme carcéral
Despotisme colonial ?
Despotisme européen et despotisme du capital
VI. Démocratie ou révolution
Le Peuple entre la majorité minoritaire et minorité majoritaire
La démocratie entre utopie et idéologie
Conclusion
Autour de l'auteur
Nestor Capdevila est maître de conférences en philosophie à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense. Il a notamment publié Tocqueville et les frontières de la démocratie (Puf, 2007).
