Résumé
L’exil involontaire est une épreuve qui sollicite toutes les ressources de l’individu. De la violence de l’exclusion à la lente adaptation aux conditions de réfugié, de la détresse liée aux pertes multiples à l’intégration difficile en terre d’asile, le parcours de l’exilé impose un travail psychique long, compliqué, douloureux, parfois à la limite du supportable. Le précieux travail de Martine Lussier présente des dimensions incomparables à toute autre situation de deuil ou de perte ; la rigueur et le niveau de sa recherche rendent hommage aux exilés auxquels elle a donné la parole.
Caractéristiques
Sommaire
Préface de César Botella
Introduction
Chapitre premier. — Clés pour l'exil
Usages de la méthode comparative par Freud
La généralisation du deuil chez les successeurs de Freud
Vers d’autres paradigmes du deuil ?
Deuil, adolescence et chagrin d’amour
Perte ou séparation ?
Le modèle du deuil révisé et complété
Halte sur l’épreuve de réalité
L’intériorisation du deuil
Travail de deuil, travail créateur ?
Chapitre II. — L'exil
L’intérêt du thème de l’exil
Les trois points communs au deuil et à l'exil
Revue sélective de la littérature psychologique sur l’exil
L’exil et ses effets psychologiques
Comparaison entre exil et deuil
Chapitre III. — Cadre de la recherche
Considérations générales
Les axes de la comparaison
La perte
Le socius
L’identité : filiation, affiliation
Les transformations
La temporalité
Contexte des entretiens
Chapitre IV. — Portraits
Chapitre V. — Le travail psychique de l'exil
Les trois axes d’analyse des entretiens
Les facteurs externes et psychiques dans l’exil
Entretiens avec deux exilés
Conclusion
Bibliographie
Autour de l'auteur
Nommée maître de conférences à l’Université Paris V en mai 2002, Martine Lussier nous quitta le 31 décembre de la même année. Elle avait enfin réalisé le projet longuement mûri de consacrer son activité professionnelle à la psychanalyse. Elle avait à cœur de la transmettre à l’Université et de contribuer au développement de ce qu’elle considérait comme une science relativement récente. Sa vocation et ses qualités cliniques étaient cependant d’abord consacrées à ses patients. Conservateur de bibliothèque à la Sorbonne depuis de nombreuses années, Martine Lussier nous offre un travail au carrefour de parcours qui s’enrichissent mutuellement : la connaissance et l’érudition, l’analyse et l’intériorisation, l’enseignement et la transmission. Ses publications témoignent de la perte immense que représente sa mort pour les communautés de travail avec lesquelles elle entretenait rêves et projets.