Résumé
Descartes déploie donc une théologie, pour satisfaire à l’instance théiologique de sa métaphysique, bref pour assurer un fondement à l’ontologie grise. Cette théologie, nous la qualifierons de théologie blanche. Blanche parce que anonyme et indéterminée, comme un blanc-seing, qui qualifie son bénéficiaire sans spécifier pour quelle entreprise, ou comme un chèque en blanc, qui ne précise pas le montant du crédit que pourtant il accorde. La théologie de la métaphysique cartésienne reste blanche d’abord parce que son bénéficiaire (ou son porteur) reste, finalement, anonyme.
— Jean-Luc Marion —
Caractéristiques
Sommaire
Avant-propos
Avant-propos à la nouvelle édition
Note bibliographique
QUESTIONS
I. Une question sur Descartes : la création des vérités éternelles et l'analogie perdue
II. Une question sur la métaphysique : la création des vérités éternelles et le fondement recherché
LIVRE I. — L'ANALOGIE PERDUE DE SUAREZ À GALILÉE
Section I. L'achèvement théologique de l'analogie et la critique cartésienne de l'univocité de l'ens
III. La création des vérités éternelles : l'éternité des universaux et l'exemplarisme des idées
IV. La création des vérités éternelles : l'indépendance de l'identité logique
V. L'analogie : situation théologique de Descartes
VI. L'analogie : la marche à l'univocité
VII. Les opérateurs de l'univocité : la substance créée et le concept objectif d'ens : Descartes et Suarez
VIII. « … ces vérités éternelles, lesquelles je ne conçois point émaner de Dieu » : Descartes et Bérulle
Section II. Le « Dieu mathématicien » et la critique cartésienne de l'univocité de la science
IX. « … les vérités mathématiques, lesquelles vous nommez éternelles… » : Descartes et Mersenne
X. Le fondement théologique des mathématiques : Descartes et Kepler
XI. L'univocité de la science : Descartes et Galilée
LIVRE II. — LE FONDEMENT RECHERCHÉ. DESCARTES SELON LA CRÉATION DES VÉRITÉS ÉTERNELLES
Section I. De la science à son fondement
XII. L'établissement du code : la perception comme (dé-)figuration
XIII. L'arbitraire du code : la création des vérités éternelles
XIV. L'envers du code : le doute sur le fondement
Section II. Le fondement en question
XV. La procuration des corps
XVI. La performance du cogito
XVII. L'infini de la volonté
CONCLUSIONS
XVIII. L'analogie d'un fondement : causa sui
XIX. La théologie blanche
XX. Métaphysique et distance
Bibliographie sélective
Index nominum
Autour de l'auteur
Ancien élève de l’École normale supérieure, Jean-Luc Marion est professeur de métaphysique à l’Université Paris-Sorbonne et professeur à l’Université de Chicago. Auteur d’une œuvre philosophique importante, il a été élu à l’Académie française.