Résumé
"Si nos pensées et nos arrières pensées nous étaient réciproquement accessibles, nos formes relationnelles s'écrouleraient : adieu mensonges, non-dit, intimité et connivence, mais aussi indiscrétions, confidences, méfiance et authenticité. L'ombre du secret abrite la moitié du monde. Nos interactions se déploient dans d'incessants mouvements de bascule entre le visible et l'invisible, où elles trouvent leurs formes caractéristiques.
Les jeux du voilement / dévoilement commencent avec la vie, avec la membrane qui sépare et relie l'intérieur et l'extérieur. L'affinement des sens apporte un affinement de la soustraction aux sens. Enfin le langage est l'outil par excellence de ce jeu de bascule permanent car il articule le perceptible et la pensée immatérielle (d'où un jeu du caché / montré) il accueille les distorsions imaginaires (jeu avec le référent) et nous pouvons en respecter ou en transgresser les règles d'usage (jeu autour des conventions).
Ce triple jeu place les échanges symboliques dans un espace de réversibilité virtuelle et d'incertitude, favorable à la fois à la création et à l'érosion des formes sociales. "
Texte de couverture
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Chapitre Premier Définition et extension du secret,
Omniprésence et universalité du secret
Les échanges de biens
Les échanges d’influence
Les échanges de sentiments
Les échanges d’information
Si le secret n’existait pas
Conclusions, 27
Chapitre 2 Le secret animal,
La luxuriance mimétique
Mimer l’environnement physique ou végétal
Jeux à deux, offensifs ou associatifs
La tromperie chez les singes anthropoïdes
Conclusions
Chapitre 3 L’induction de fausses croyances chez l’enfant,
L’interprétation piagétienne et son questionnement
L’induction de fausses croyances : à trois ou à quatre ans ?
L’induction des fausses croyances aux deuxième et troisième degrés
Le secret triangulaire
Conclusions
Chapitre 4 Secret et morphogenèse sociale,
Hypothèses sur les rapports entre intérieur et extérieur chez les êtres vivants en général et chez les humains en particulier
L’espace de réversibilité symbolique virtuelle et ses propriétés morphogénétiques
Conclusions
Chapitre 5 Le champ sémantique du secret,
Étymologie : la famille du crible
Le jeu des apparences et de la réalité
Travestissements et mensonges
Masques, poker et pieux mensonges
En cachette
Le caché légitime, l’intimité et la discrétion
Semi-dévoilements peu acceptables
Semi-dévoilements acceptés
Dévoilements illégitimes
Vérité, authenticité, sincérité
Conclusions
Chapitre 6 Secret et formes sociales : Simmel et Goffman,
Les philosophes précurseurs
Machiavel : un jeu de cache-cache des rationalités
Rousseau et la généalogie du secret
Georg Simmel et la sociologie du secret
Erving Goffman et le théâtre de la vie quotidienne
Cadres interprétatifs et figures du secret
Conclusions
Chapitre 7 Réversibilité, incertitude et confiance,
Réversibilité
Réversibilité et référence
Signes et objets-signes
Réversibilité et liberté
Réversibilité, socialisation et distance aux valeurs
Réversibilité et incertitude
Incertitudes naturelle et interactive
La réduction de l’incertitude
Morale et réversibilité
Confiance et incertitude
Confiance, don et échange négocié
Réversibilité symbolique et historicité
Distance et proximité : anthropologie et histoire
Les emboîtements du privé et du public
Conclusions
Conclusion générale
Références
Autour de l'auteur
André Petitat a été professeur aux Universités de Montréal et du Québec à Montréal. Il occupe actuellement la chaire de sociologie de l'éducation à la Faculté des sciences sociales et politiques de l'Université de Lausanne. Outre le secret ses domaines d'intérêt sont l'éducation, la pensée magique et le don