Résumé
Presque vingt ans après sa parution, Étant donné (Puf, 1997), au-delà des premiers débats, a imposé la question du donné et de la donation. Reprise du donné prolonge ces nouvelles interrogations.
D’abord la question de la réduction : définit-elle vraiment le principe dernier de la phénoménologie ? Si tel était le cas, la formule « autant de réduction, autant de donation » peut-elle se justifier (en discussion avec la critique de Michel Henry) ?
Ensuite la reconnaissance du donné comme instance première et dernière de la phénoménalité peut-elle encore faire droit à l’herméneutique (en discussion avec Hans-Georg Gadamer) ? Dans ce cas, comment se déplie le pli de la donation avec la manifestation ?
Et encore, le monde peut-il se manifester comme l’un des phénomènes donnés, et même comme la totalité du donné ? Ou ne faut-il pas lui reconnaître une donation par exception, celle de la possibilité de toute donation (sur la ligne de Jan Patocka) ?
Enfin, la reprise du phénomène à partir de la donation n’impose-t-elle pas de substituer décidément au modèle de l’objet, constitué à l’identique et pour lui, celui de l’événement, qui surgit à partir de soi seul, sans cause ni a priori (en faisant droit à Claude Romano) ?
Caractéristiques
Sommaire
§ 1. L’état des questions
I. – La réduction et « le quatrième principe »
§ 2. Le principe et le critère de la phénoménalité
§ 3. Trois insuffisances de principe
§ 4. Le quatrième principe
§ 5. L’extase et la « structure d’appel et de réponse »
§ 6. L’univocité de la « vie » avec la structure d’appel et de réponse
§ 7. La réduction, univoque parce que réciproque
§ 8. Épochè et réduction
§ 9. Le ministère de la donation
II. – La donation en son herméneutique
§ 10. L’objection d’une obstruction
§ 11. La donation, non pas l’intuition
§ 12. La construction du mythe
§ 13. La critique de l’immédiateté
§ 14. Interpréter ou la réponse à l’appel
§ 15. Interpréter, se réduire
§ 16. Se donner, se montrer : l’écart
§ 17. Herméneutiques de l’écart
III. – La donation, ou la dispense du monde
§ 18. L’indécision du monde
§ 19. Le donné en totalité : une incohérence
§ 20. Husserl et l’ignorance du chaos
§ 21. Heidegger et ce que cela donne
§ 22. La libération du monde comme possible
§ 23. L’ego selon l’a-subjectivité
§ 24. Le réalisateur
§ 25. La dispense et la réserve
IV. – Les limites de la phénoménalité
§ 26. Limites et finitude
§ 27. Le privilège de certitude
§ 28. La chose ou l’objet
§ 29. La dissidence des objets
§ 30. La crise de l’objectité
§ 31. Apparaître en soi
§ 32. Ce que cela donne
§ 33. La surprise
Note bibliographique
Index nominum
Autour de l'auteur
Professeur à l’université de Chicago, professeur émérite de l’université Paris-Sorbonne, membre de l’Académie française, Jean-Luc Marion travaille aussi bien en histoire de la philosophie (ainsi Sur la pensée passive de Descartes, Puf, 2013) et en phénoménologie (par exemple Certitudes négatives, Grasset, 2010, Figures de phénoménologie, Vrin, 2012), qu’en théologie (Givenness and Revelation, Oxford U. P., 2016).