Résumé
Alexithymie et pensée opératoire sont deux modes de réponse du psychisme à une désunion du fonctionnement affectif, l’incapacité à nommer les affects. Cette incapacité est un phénomène clinique dont on peut se demander s’il ne correspond pas à différentes situations psychiques. Est-ce une phobie ? Une incapacité ? Un évitement ? De son côté, la pensée opératoire ne serait-elle pas une forme de répression, ou de désaffectivation ? Une façon de défaire le rapport affect représentation ? Peut-on penser que ce fonctionnement opératoire mis en place pour lutter contre une désorganisation pourrait avoir un certain succès, au moins pendant un temps ? L’apparition d’une somatisation pourrait-elle alors être envisagée comme le débordement du fragile équilibre économique assuré par le recours à la pensée opératoire ? C'est l'ensemble de ces questions qu'aborde ce numéro.
Caractéristiques
Sommaire
ALEXITHYMIE, PENSÉE OPÉRATOIRE ET L’ÉCONOMIE DE L’AFFECT
Interventions
Nicole Llopis-Salvan – Un affect en quête de représentation
Catherine Ducarre – Le vide et le manque : du manque d’affect à l’affect de manque
Robert Asséo – Une vie dans « l’écume des jours »
Après-coup du colloque
Paul Denis – L’affect dans la vie psychosomatique
Perspectives historiques et théoriques
Bernard Brusset – De l’alexithymie à la forclusion des affects
Bernard Chervet – Sensorialité, sensualité, affect : la genèse de l’éprouvé de manque
Marie-Françoise Laval-Hygonenq – Pensée opératoire, dépression essentielle, vital-identital/sexual
Sylvie Faure Pragier – La représentation, produit d’une structure dissipative
Isaac Salem – Quelques réflexions sur la vie opératoire
Perspectives cliniques et spécificités du travail analytique
Sylvie Pons Nicolas – L’effacement
Yannick Milleur – Les états crépusculaires du corps
Emmanuelle Sabouret – Eichmann était-il vraiment opératoire ?