Résumé
En se détournant du contact visuel et tactile direct avec l’analysant en séance, Freud affirmait la psychanalyse en tant que cure de parole. Ce retrait du voir, marque symboliquement l’abandon de l’hypnose et l’ouverture du champ du regard « psychanalytique » vers le dedans.
Au fil des recherches freudiennes et postfreudiennes, le regard apparaît aussi comme constituant du sujet. Il est identifié à l’âme elle-même, mais est aussi un outil de l’exploration de la psyché. Enfin, il se présente comme une forme de langage fondamental pour toucher, séduire, aimer ou tuer, comprendre ou fuir, il est autant imprégné d’animalité que de culture.
En outre, la construction du psychisme est permanente et tout regard d’autrui nous permet de modeler notre identité, en nous regardant « comme un autre », selon la formule de Ricoeur. Ainsi, l’autre est toujours présent, soit comme modèle intériorisé, soit comme modèle patent.
Comment donc l’identité psychique se construit-elle à travers le regard ? Comment le regard est-il intégré à la cure psychanalytique ? Autant de questions auxquelles ce numéro s’efforce de répondre.
Caractéristiques
Sommaire
THÈME : REGARD
I – L’œil de Freud
II – « Miroir vivant » et transfert
III – Voir ce qui ne se voit
IV – Des analystes et des créateurs
V – Interlude
DOSSIER : FORMATION
Denys Ribas – Enjeux actuels de la formation à la psychanalyse
Alain Gibeault – Réflexions sur les trois modèles de formation
Gilbert Diatkine – Lettre à un jeune collègue
Bernard Chervet – Le « modèle français » et les cures psychanalytiques à trois séances par semaine, et l’après-coup.
Marilia Aisenstein – L’aventure des trois modèles
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