Résumé
Dénoncés pour la ségrégation raciale et ethnique qui règne dans leurs villes, les États-Unis sont aussi le pays à avoir conçu les politiques de déségrégation résidentielle les plus radicales. La métamorphose spectaculaire des quartiers d’habitat social en fournit l’illustration la plus récente. Elle offre un miroir grossissant des avantages et des limites de la rénovation urbaine telle que nous l’avons entreprise en France. Car au lieu de considérer la rénovation urbaine comme "la" solution à la ghettoïsation des quartiers, positive en toutes circonstances, ce détour par l’Amérique nous aide à saisir l'ambivalence constitutive de cette politique, partagée qu’elle est entre le souci de l'ordre social et de la rentabilité des espaces, et celui de redonner des chances aux habitants les plus marginalisés.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction : La ville américaine au-delà des clichés
1 - Disperser ou enrichir, le dilemme de la déconcentration -- L'urbain rebelle à la discrimination positive -- L'autre stratégie de mixité, le développement communautaire
2 - En finir avec les grands ensembles, le programme Hope VI -- Une rénovation consensuelle -- Le logement des pauvres, une crise exacerbée
3 - Les deux visages de la rénovation urbaine -- Liquider (vraiment) l'héritage de l'urban renewal -- Logique de marché et logique d'équité
Conclusion : Ce que nous apprennent les États-Unis
Autour de l'auteur
Thomas KIRSZBAUM est sociologue, chercheur associé à l'ISP (École Normale Supérieure de Cachan). Il est spécialiste de la politique de la ville, en France et aux États-Unis.