Résumé
Pendant de nombreuses années, la sociologie des religions s'est désintéressée de l'étude des institutions religieuses, se focalisant sur les nouvelles formes de croyance. Pourtant ces institutions ont connu et connaissent de profondes modifications, en particulier dans l'Église catholique au sein de laquelle se déroule un processus de redistribution des tâches entre les prêtres, dont le nombre se réduit et la moyenne d'âge augmente et des laïcs missionnés. Les modalités du "travail religieux" ont profondément évolué. Encore méconnues du public, y compris des catholiques eux-mêmes, ces différentes évolutions constituent une véritable "révolution silencieuse".
Caractéristiques
Sommaire
Préface de Danièle Hervieu-Léger -- Introduction -- Liminaire : Catholicisme et changement social
Première partie : La division du travail religieux sous contraintes
1 -- Une gestion monopolistique par le clergé désormais impossible : Les contraintes de la démographie cléricale -- Les apports du Concile de Vatican II -- Un nouveau rapport à l'autorité des sujets croyants -- Des alternatives limitées 2 -- Un modèle quasi inchangé : Monopole du sacerdoce masculin célibataire -- Exaltation de la grandeur du prêtre et surveillance des laïcs -- Le recours privilégié aux diacres permanents 3 -- La fragilité statutaire des permanents laïcs : Les permanents laïcs, une catégorie encore faiblement constituée -- Statut canonique et salariat, deux ordres juridiques aux effets encore limités -- Une fragilité statutaire particulièrement flagrante pour les femmes -- Les raisons de cette fragilité statutaire
Deuxième partie : Les voies d'un équilibre instable
4 -- Bricolages, accomodements, apprentissages : Le bricolage rituel -- Les formes de construction d'une légitimité renforcée 5 -- La bonne acceptation sociale de ces permanents d'un genre nouveau : Des accompagnateurs bien reçus -- D'acceptables cérémoniaires 6 -- Faiblesse de la conflictualité : Une étonnante marginalisation des conflits -- Trois hypothèses, loyauté, arrangements locaux et accomplissement de soi
Troisième partie : En retour des effets inattendus
7 -- Le prêtre, personnage encore incourtournable ou progressivement évincé ? : Le pouvoir, un tabou ecclésial -- Allégeances multiples à la figure du prêtre -- Des éléments tendant timidement vers l'éviction 8 -- L'idéal vocationnel sacerdotal préservé ou miné ? : Disqualification sociale de l'implication sacrificielle ? -- Vers des engagements réversibles ?
Conclusion -- Annexes -- Bibliographie -- Lexique
Autour de l'auteur
Céline BÉRAUD est maître de conférences en sociologie à l'Université de Caen