Résumé
Jusqu’où aller pour voler des secrets ? Jusqu’où aller pour recruter une source ou un officier de renseignement étranger ? Jusqu’à le compromettre, le piéger, le faire chanter ? Peut-on, pour le conserver, répondre à toutes ses demandes, s’il souhaite être rétribué non seulement en argent mais aussi en nature ? Le mensonge, la manipulation, la tromperie, qui sont au fondement même de l’activité, sont-ils moralement défendables ? Peut-on employer la violence physique, ou sa menace, pour obtenir des informations ? La torture n’est-elle pas parfois légitime ? Et les éliminations ciblées ? Quelles sont les obligations morales respectives des officiers traitants, des analystes et des décideurs ? Comment résister à la politisation du renseignement ? Peut-on travailler avec tout le monde, collaborer avec tous les services étrangers, même ceux qui ne partagent ni nos valeurs, ni nos pratiques ? Comment faire des compromis sans tomber dans la compromission ?
Ces questions sont au cœur de l’éthique du renseignement, un domaine de recherche discret et récent, pouvant être défini comme l’étude de la nature et du rôle des prescriptions, des valeurs morales, des enjeux et des dilemmes éthiques, dans les activités de renseignement. Elle pose la double question des limites que les acteurs doivent respecter et des objectifs moraux qu’ils doivent se fixer.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Première partie – De l’éthique au renseignement
L’éthique
Le renseignement
L’éthique du renseignement
Sa possibilité
Sa nature
Son étude
Deuxième partie – Problèmes
La collecte
Le cas de l’OSINT
Le recueil technique
Le recueil humain
1er degré : la manipulation et la tromperie
2e degré : la corruption, la compromission, le chantage
3e degré : la violence ou la menace physiques
L’analyse
Les opérations clandestines
La coopération
La reconversion
Troisième partie – Approches
Le réalisme
Le pacifisme
Le déontologisme
Le conséquentialisme
Le dilemme entre faire et permettre
L’éthique de la vertu
Limites de ces approches
La théorie du renseignement juste
La cause juste
L’autorité légitime
La bonne intention
La proportionnalité
La discrimination
Le dernier recours
Les chances raisonnables de succès
Conclusion
Remerciements
Autour de l'auteur
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, philosophe, politiste et juriste, a dirigé l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM) du ministère des Armées après avoir été en poste au Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du Quai d’Orsay. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres.