Résumé
Un phénomène surprend autant qu’il effraie : les citoyens font désormais fréquemment irruption de façon impromptue dans la vie politique de leur pays et, sans se soucier de l’avis de tuteurs ou d’autorités avisées, entendent imprimer leur propre orientation à la manière dont les affaires publiques sont administrées. Il est temps de prendre la mesure de cette entrée des citoyens en politique et des conséquences qu’elle porte déjà sur l’activité des partis et les pratiques de gouvernement.
Ce livre analyse les caractéristiques et les méthodes de cet « activisme sauvage » qui, un peu partout à travers le monde, exprime dans la rue, et parfois dans les urnes, la volonté de « rendre » la politique aux citoyens. Il examine quelques expériences en cours d’exercice du pouvoir par les profanes de la politique afin de saisir la force et les limites de ces mouvements citoyens qui remettent en cause le monopole des professionnels qui en ont fait leur métier.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
1. Adieu à la société civile
Adoubés, auxiliaires et autonomes
L’Etat dans la société
Les aventures de l’égalité
Agir en citoyen
Les promesses de la démocratie
2. La légitimité de la rue
Des mondes de pratiques
Domestiquer la violence
Légitimité et ordre social
Légitimité et domination
3. Activisme et militantisme
Une désobéissance qui n’en est pas une
La figure inversée du militant
4. Ce que dépolitisation veut dire
Une affaire de contexte
Les nouveaux sites de la socialisation politique
La capacité politique sans formation
Du parti à l’action
5. Des citoyens au pouvoir
Analyse d’une réussite
Italie saison 2
Naissance de Sardines
Ceci n’est pas un parti
Se préparer à l’exercice du pouvoir
6. Populisme ou démocratie
L’argument populiste
Faut-il sauver la notion de populisme ?
7. Trois défis pour la politique de l’activisme
Les faiseurs d’opinion ont perdu la main
La justice contre l’égalité
Rester aux aguets
Conclusion : En attendant le grand soir
Tout tenter pour changer de monde
Autour de l'auteur
Albert Ogien est directeur de recherche émérite au CNRS. Après avoir analysé la déviance (Sociologie de la déviance, 2018), il s’est intéressé à la transformation de l’ordre du politique par les techniques de management (L’Esprit gestionnaire, 1995 ; Désacraliser le chiffre, 2013). Puis, avec Sandra Laugier, il a conduit une enquête sur l’expérience de la démocratie (Pourquoi désobéir en démocratie ?, 2010 ; Le Principe démocratie, 2014 ; Antidémocratie, 2017).