Résumé
"Où vont les sciences sociales ? Quelles directions apparaissent actuellement à la fois théoriquement prometteuses et empiriquement praticables ? Quelles perspectives sont au contraire obsolètes ou pleines d'écueils ? En examinant quelques domaines de la sociologie (de la théorie sociologique de l'action à la sociologie de la connaissance) cet ouvrage repère trois grandes traditions de recherche. L'une issue de Durkheim, l'aure de Weber et de Simmel et la troisième liée à Pareto et à Tarde, qui de façon parfois explicite mais beaucoup plus souvent implicite, structurent la sociologie. Ces traditions se revèlent peut-être irréductibles malgré les efforts de synthèse que l'on trouve chez Parsons ou Habermas.
L'auteur cherche particulièrement à remettre à l'honneur une certaine tradition empiriste en sciences sociales : Stuart Mill, Pareto, ..., méconnue et sous-estimée parce que confondue avec la tradition tilitariste, alors même qu'elle est l'un des fondements de la théorie du choix rationnel. Les possibilités de dépassemen ou d'élargissement de cette théorie sont actuellement au centre de bien des débats.
Plus encore l'auteur veut montrer comment la tradition empiriste peut fournir un terreau particulièrement favorable pour un point de vue "argumentativiste", attentif aux raisons ou aux justifications effectives que les individus peuvent donner de leurs croyances et de leurs actions.
Un tel point de vue pourrait ainsi développer une voie médiane entre un pur justificationnisme et un pur cognitivisme."
Texte de couverture
Caractéristiques
Sommaire
Introduction générale : Après Habermas, avec Habermas ? Argumentation, philosophie et sciences sociales
PREMIÈRE PARTIE
LA DIMENSION COGNITIVE ET SPÉCIALEMENT ARGUMENTATIVE DANS LES GRANDES TRADITIONS SOCIOLOGIQUES. QUESTIONS D’ÉPISTÉMOLOGIE COMPARATIVE ET PROSPECTIVE
Introduction
A / Le cognitif et l’argumentatif dans la tradition durkheimienne ou comtienne et les paradigmes de type culturaliste-holiste
B / Le cognitif et l’argumentatif dans les traditions wébérienne et simmélienne ou néo-kantienne et les paradigmes de type actionniste-interactionniste
C / Le cognitif et l’argumentatif dans les traditions tardienne et parétienne ou empiristes et les paradigmes de type rationaliste sceptique
DEUXIÈME PARTIE
UN POINT DE VUE ARGUMENTATIVISTE EN THÉORIE SOCIOLOGIQUE DE L’ACTION
Introduction, 113
A / Théorie du choix rationnel, cognition et argumentation
III
/ Théorie du choix rationnel, raisons diverses et arguments lato sensu
1. Rationalité substantielle comme adaptation des moyens à la satisfaction des intérêts personnels et argumentation
2. Rationalité procédurale comme cohérence avec les préférences subjectives et argumentation
III
/ Théorie du choix rationnel, biais cognitifs et paralogismes
1. Biais cognitifs et incohérences psychologiques
2. Extension de l’usage de la notion de « biais cognitif » aux problèmes classiques de la théorie du choix rationnel
3. Argumentativisme et sociologie des erreurs de raisonnement les plus fréquentes
III
/ Théorie du choix rationnel et arguments effectifs stricto sensu
B / Le problème de la catégorisation de l’action dans les argumentations pragmatiques et le rationalisme
III
/ Préalables : le problème des catégories et le holisme-culturalisme
III
/ Frames et dispositio, a priori et catégories de l’action
III
/ Catégorisations universelles et catégorisations culturelles de l’action
C / Interactions, dissonances et objectivité contextuelle
III
/ Préalables : interactions et interactionnisme
III
/ Fausses séductions et vertus réelles de l’interactionnisme pour un point de vue argumentativiste
III
/ Pluralité et relativité des modes de catégorisation, notamment axiologiques. Signification et portée de ces dissonances
IV
/ Objectivité contextuelle et historicité
TROISIÈME PARTIE
UN POINT DE VUE ARGUMENTATIVISTE EN THÉORIE DES CROYANCES COLLECTIVES ET EN SOCIOLOGIE DE LA CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE
Introduction, 187
A / Rationalisme sceptique, argumentation, théorie des croyances collectives et sociologie de la connaissance scientifique
III
/ Théorie de l’action et théorie des croyances collectives
III
/ De la théorie des croyances collectives à la sociologie de la connaissance scientifique
III
/ Rhétorique, sociologie des sciences sociales et épistémologie
IV
/ Rhétorique, sociologie des sciences sociales et théorie des croyances collectives
B / Interactions et objectivité
II
/ Le faible interactionnisme effectif des modèles rationalistes ; leurs ressources internes
II
/ Sur quelques motifs de la séduction de l’interactionnisme en sociologie des sciences
C / Catégories et épistémès
Conclusion245
Index nominum
Autour de l'auteur
L'auteur est agrégé de philosophie et maître de conférences à l'Université de Paris IV. Il est membre du Groupe d'études des méthodes de l'analyse sociologique au CNRS. Il a publié aux Puf : "L'argumentation philosophique, étude de sociologie cognitive" et participé à la direction de la publication de : "Cognition et sciences sociales"