Résumé
En reposant la question fondamentale de la phénoménologie, et de la philosophie — la question de la donation —, en interprétant celle-ci non plus seulement, selon la pensée traditionnelle de l'Occident, comme apparition dans un monde mais comme l'étreinte invisible de la vie en son propre pathos, la phénoménologie matérielle soulève des problèmes nouveaux et paradoxaux.
Trois d'entre eux font l'objet des présentes études :
1 / La matière de la conscience, l'Impression, n'est plus un contenu opaque attendant l'éclaircissement de la forme intentionnelle, ne s'exhibant que dans l'Ek-stase du Temps : elle accomplit la Révélation en elle-même, dans sa chair affective. Au lieu de définir une discipline mineure, vite oubliée, la phénoménologie hylétique — matérielle — dessine la tâche de l'avenir.
2 / La possibilité de connaître la vie invisible donne son sens au problème de la méthode phénoménologique et exige que celle-ci soit repensée entièrement.
3 / La relation à autrui change elle-même de nature si, avant de pouvoir être reconnue au milieu du monde, elle prend corps dans la vie où naissent tous les vivants, l'autre aussi bien que moi-même — si elle est un « pathos-avec ».
— Michel Henry —
Caractéristiques
Sommaire
Avant-propos. — La question de la phénoménologie
I. — Phénoménologie hylétique et phénoménologie matérielle
II. — La méthode phénoménologique
III. — Pathos-avec
1. Réflexions sur la cinquième Méditation cartésienne de Husserl
2. Pour une phénoménologie de la communauté
Autour de l'auteur
Michel Henry était professeur émérite à l'Université Paul-Valéry de Montpellier. Il est auteur de plusieurs ouvrages publiés aux Puf dans la collection « Épiméthée ».