Résumé
On se propose ici de caractériser les projets philosophiques de Husserl et de Heidegger comme des essais d’une phénoménologie de la possibilité. Il s’agit, ce faisant, de démontrer la pertinence d’un concept phénoménologique de possibilité, qui ne se confond ni avec le concept métaphysique ni avec le concept modal, et d’en dégager les marques distinctives. Il apparaît ainsi que, dans ses percées inaugurales, la phénoménologie non seulement renverse le primat traditionnel de l’effectif sur le possible, mais accomplit le dépassement de leur opposition statique, pour mettre au jour leur coappartenance et leur coengendrement dynamique. Si donc, pour la phénoménologie, « plus haut que l’effectivité se tient la possibilité » – selon le mot célèbre de Heidegger –, c’est dans la mesure où elle découvre l’entrelacement de l’effectif et du possible à même le réel et en fait une donnée primordiale, pour déterminer le réel lui-même à partir de la prégnance du possible.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Première partie – Du « Je peux » au pouvoir-être
Première section : Les possibilités de l’expérience
I. Les potentialités de la vie intentionnelle et l’actualité de la conscience
II. La dynamique de l’expérience
Deuxième section : Les possibilités de l’existence
I. La possibilité comme existential et l’accomplissement de la facticité
II. La dynamique de la possibilisation
Deuxième partie – Du possible eschatologique au possible ouvert
Première section : Le dépassement de la métaphysique du possible
I. Méta-métaphysique des modalités
II. Du possible aimant au possible avenant
Deuxième section : Une ontologie phénoménologique du possible
I. Vers une nouvelle ontologie des modalités
II. Les expériences de la prégnance du possible
Conclusion
Bibliographie
Autour de l'auteur
Claudia Serban, agrégée de philosophie et ancienne pensionnaire de la fondation Thiers, est maître de conférences à l’université de Touolouse.