Résumé
Peu de terres européennes sont autant chargées d’histoire que la moitié méridionale de la botte italienne. Les populations autochtones installées là au cours de l’âge du bronze sortent à peine des brumes d’un lointain passé mais la présence, dès le VIIe siècle avant notre ère, des premiers colons grecs fait entrer dans la grande histoire l’espace qui s’étend du détroit de Messine au Latium. Foyer majeur de l’hellénisme, la Grande Grèce expérimente, à Poseidonia ou à Métaponte, une architecture colossale qui témoigne de la puissance et de la prospérité de ses cités, en même temps qu’elle accueille Pythagore et Parménide, apparaissant ainsi comme l’un des hauts lieux où naquit la pensée. La domination romaine nous a laissé les trésors des cités pompéiennes – ensevelies sous les cendres ou les laves du Vésuve – et la démesure des villas construites pour Tibère à Capri. Tour à tour gothe, byzantine, lombarde et arabe puis normande, souabe, angevine et aragonaise, la région prend une part décisive à l’histoire et à la culture du Moyen Âge occidental. Farouchement disputée au cours des siècles suivants marqués par la prépondérance espagnole, elle constitue l’une des terres d’élection du baroque avant que les ruptures révolutionnaires ne la marginalisent durablement. L’ancien royaume de Naples n’en demeure pas moins, pour le voyageur cultivé et curieux, l’une des terres les plus attractives d’Italie, riche de ses contrastes et d’un prestigieux patrimoine mêlant l’héritage antique, les grands sanctuaires normands et angevins, et les floraisons renaissantes et baroques.
Caractéristiques
Sommaire
Le cadre géographique. Une terre de contrastes
Campania felix – Du lac Lucrin au Monte Nuovo – Pierres sèches en Méditerranée : les trulli des Pouilles
Les populations d'origine : les Italiques. Une terre de contacts
Les peuples italiques – Les premiers contacts – Les Iapyges – Les Lucaniens – Les Samnites
La Grande Grèce. VIIIe-IIIe siècle avant J.-C.
Le processus de fondation des cités – Les temples de Grande Grèce : une architecture occidentale spécifique – L’organisation de la cité – Les cités chalcidiennes : Pithécusses, Cumes, Rhegion – Les premières cités achéennes : Sybaris et Crotone – Une cité spartiate : Tarente – La mémoire d’Ajax : Locres épizephyrienne et Siris – Les autres cités achéennes : Métaponte, Kaulonia, Poseidonia – L’expansion des cités italiotes, de la côte ionienne à la côte tyrrhénienne : d’autres fondations – Une cité phocéenne : Élée – La guerre entre les cités achéennes et Siris : la destruction de Siris – La bataille de la Sagra : l’apogée de Locres – Pythagore et les Pythagoriciens – L’apogée de Sybaris – La guerre entre Crotone et Sybaris : la destruction de Sybaris, les difficultés de Crotone à s’imposer – Les monnaies – L’assaut étrusque contre Cumes – Le contrôle du détroit : la fin des tyrannies – Le déclin de Cumes – La fondation d’une nouvelle cité : Nea-polis (Naples) – Les dernières fondations : Thourioi, Sybaris-sur-le-Traente, Héraclée – La Ligue italiote – Le renouveau de Tarente – La menace indigène – Réorganisation urbaine et architecture dans la deuxième moitié du IVe siècle – Attaques indigènes et attaques romaines : la fin de la Grande Grèce – Les bronzes de Riace
La domination romaine. IVe siècle av. J.-C. – Ve siècle ap. J.-C.
Les guerres samnites – La conquête de la Grande Grèce – Les guerres puniques – L’expansion romaine – Les Gracques – La guerre sociale et la fin de la République – L’engouement pour les villas de la baie de Naples – La poésie à la gloire d’Auguste – Les quatre styles de peinture dite « pompéienne » – La dynastie julio-claudienne – La dynastie des Flaviens – La dynastie des Antonins : l’apogée de Rome – Pompéi et Herculanum, les cités campaniennes victimes du Vésuve – La dynastie des Sévères, la crise du IIIe siècle et le Bas-Empire
Le millénaire médiéval : 496-1494. De la chute de l'Empire romain aux guerres d'Italie
Le royaume ostrogoth – La reconquête byzantine – Les Lombards – La domination carolingienne – Les attaques des Sarrasins – La dynastie saxonne – Amalfi, cité maritime – L’influence byzantine – Les Normands – La Maison de Souabe – Le château frédéricien de Castel del Monte – La Maison d’Anjou – La cathédrale San Gennaro – Le Castel Nuovo de Naples – Le millénarisme de Joachim de Fiore – L'établissement de la dynastie aragonaise – Le musée de Capodimonte – Sanctuaires napolitains
De la domination espagnole à l'unité italienne. 1494-1860
Les guerres d’Italie (1494-1559) – Naples espagnole au temps de Philippe II (1556-1598) – Difficultés économiques et renouveau artistique à l'époque baroque – La guerre de Succession d’Espagne (1701-1714) – La domination autrichienne – La monarchie bourbonienne – Le musée archéologique national de Naples – Le palais de Caserte, un Versailles napolitain – Les castrats – Un bref intermède : la République parthénopéenne (1799) – Le retour des Bourbons – La domination napoléonienne : Joseph Bonaparte (1806-1808) et Joachim Murat (1808-1815) – La Restauration et le Risorgimento (1815-1860) – Alexandre Dumas et Naples – La conquête du royaume de Naples – Deux figures napolitaines qui incarnent le sentiment national : Luigi Settembrini et Francesco De Sanctis
Épilogue. — De l’unité italienne à nos jours
Glossaire
Bibliographie
Index des lieux
Index des noms
Autour de l'auteur
Delphine Hassan est agrégée de lettres classiques. Guide-conférencière de l’agence Clio, elle accompagne des voyages en Italie, au Portugal et à Chypre. Elle est l’auteur d’un ouvrage consacré à la tradition de la fable, d’Ésope à La Fontaine.