Résumé
Aux millions de morts assassinés dans les camps, la Shoah par balles a ajouté ses morts innombrables, mais le désastre a poursuivi son œuvre au-delà. Affaiblis, ravagés, nombre de survivants ont succombé dans les mois qui ont suivi leur libération. Et puis, parmi les rescapés qui avaient retrouvé une existence apparemment ordinaire, il y a ces témoins qui, des années après, ont été frappés par le suicide ou une maladie brutale, immolés après coup, pour avoir ravivé en eux, afin de la dire, la catastrophe psychique à laquelle ils avaient jusque-là résisté. Mourir de dire ? Mourir d’écrire ? La ré-évocation peut s’avérer répétition mortifère, y compris dans une cure psychanalytique.
La Shoah reste aujourd’hui un traumatisme pour la civilisation tout entière, que nous continuons de porter et que nous cherchons toujours à élaborer.
Rachel Rosenblum nous introduit à une compréhension profonde de l’énigme de la survivance, qui ne garde pas le souvenir mais maintient la plaie elle-même. Son approche psychanalytique renouvelle notre regard sur la nature des états traumatiques et leur abord thérapeutique. La perspective s’étend aux bouleversements psychiques que connaissent les victimes d’attentats terroristes.
Ce livre nous permet d’entrevoir le drame de la survivance, élargit notre champ de vision et nous fait vivre de lire…
Caractéristiques
Sommaire
PRÉFACE par Paul Denis
INTRODUCTION
La Shoah entre en analyse
Pontalis et la Shoah : genèse d'un rencontre
Visite au jardin des traumas
Chapitres, mode d'emploi
I. Peut-on mourir de dire ? Sarah Kofman – Primo Levi
II. Analyser le trauma massif : cure ou redoublement du trauma ?
III. Un destin écran ou l'homme qui avait deux destins
IV. Le trou du souffleur. Souvenirs sous dictée : limites de la construction de la mémoire
V. Si la mort vous effleure. Effroi, terrorisme et la question de l'avant-coup
VI. Voyages de mémoire. Le retour sur les lieux du trauma
Épilogue
Remerciements
Bibliographie
Index des noms propres
Autour de l'auteur
Rachel Rosenblum est psychiatre, psychanalyste, membre de la Société psychanalytique de Paris, auteur de plusieurs essais consacrés à l’élaboration des traumas extrêmes. Elle a reçu pour l’ensemble de ses articles le prix Hayman pour les études sur l’holocauste et le génocide en 2013, décerné par l’Association internationale de psychanalyse, et le prix Maurice Bouvet en 2016.