Résumé
La migration internationale de ces dernières années a un visage de plus en plus féminin. Les situations économiques des femmes en migration ne cessent de se diversifier et de se complexifier. Tout en contribuant à la reconfiguration des économies locales et globales, celles-ci sont souvent confrontées à l’épreuve de la disqualification sociale. Certaines deviennent objet de déni de reconnaissance et de violences symboliques. En analysant les parcours biographiques et les expériences migratoires de ces femmes, Laurence Roulleau-Berger montre comment elles redéfinissent leur identité à partir d’une multiplicité de rôles et d’appartenances dans un contexte globalisé et multistratifié.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Mobilités, espaces transnationaux et capabilities
Migrations internationales et dispositifs panoptiques
Circulations transnationales et économies polycentrées
Genre, activités économiques et migration
Inégalités multisituées et grammaires de la reconnaissance
Cosmopolitisation des biographies, individuation et stratification sociale globalisée
I. — Circulations et diversité des routes migratoires
Nouvelles inégalités internationales et pluralité des routes migratoires
Contextes d'origine et variété des parcours
Savoirs, compétences et apprentissages
Société de départ et rapport au travail
II. — Institutions économiques et grammaires de l'injustice
Segmentation ethnique et inégalités sociales sur les marchés du travail
Précarisation, discrimination ethnique et chômages
Déqualification sociale, disqualification des formations, insécurité linguistique
Acteurs de l'insertion professionnelle et discriminations
Racisme au travail
III. — Dispositifs économiques polycentriques et dominations réticulaires
Micro-dispositifs productifs et enclaves ethniques
Institutions économiques et niches ethniques
Dispositifs économiques intermédiaires : commerce et entrepreunariat ethnique
Espaces migratoires et petite production urbaine
Dispositifs économiques, capital social et capital spatial
Activités de passage et de traduction
IV. — Cosmopolitisation des biographies et classes dénationalisées
Multiplication des bifurcations et inégalités « multisituées »
Double injonction paradoxale et engagement dans le travail
Reconfigurations identitaires et ordres de reconnaissance
Cosmopolitisme et émergence de classes dénationalisées
Conclusion
Autour de l'auteur
Laurence Roulleau-Berger est sociologue. Directeur de recherches au CNRS IAO-ENS-Lyon , elle est notamment l’auteur de nombreux ouvrages dont : Les jeunes et le travail en France, 1950-2000 (avec C. Nicole-Drancourt), PUF, 2001 ; La rue, miroir des peurs et des solidarités, PUF, 2004 ; Nouvelles migrations chinoises et travail en Europe (dir.), PUM, 2007 et La Nouvelle sociologie chinoise (dir avec Guo Yuhua, Li Peilin et Liu Shiding), CNRS Éditions, 2008.