Résumé
D’août 1830 à février 1848, plus de cinquante mille Parisiens, au sein de la garde nationale, revêtent l’uniforme plusieurs fois l’an pour goûter aux joies de la patrouille, de la faction et de la tournée de cartes au corps de garde. Dans les rues barricadées, ils affrontent à trois reprises les émeutes, parfois tentés de les rejoindre. L’été, le roi fait parader ses « chers camarades » pour célébrer l’union du trône et de la milice. Les républicains ripostent en cherchant à détourner ces solennités, avant de briguer l’épaulette. Les élections de la garde parisienne, les plus démocratiques du règne, deviennent les temps forts de la vie politique. Le garde national entre dans les romans de Balzac, dans les toiles de la galerie de l’Histoire de France du nouveau musée de Versailles aussi. Et la milice bourgeoise, attachée au trône à force de solennités et de barricades renversées, n’en parvient pas moins à traverser la révolution de 1848, apparaissant en février comme une institution républicaine. Pourquoi ? Comment ?
Mathilde Larrère interroge ce symbole du peuple, mémoire de la révolution et figure de la citoyenneté qu’est la garde nationale. Elle compose ainsi, à travers le portrait de ces « bourgeois parisiens », une histoire politique et institutionnelle, mais aussi sociale, de la Monarchie de Juillet.
Caractéristiques
Sommaire
I – De la Révolution à la Restauration. La garde nationale avant juillet 1830
La souveraineté en armes (1789-1791)
Radicalisation de la garde nationale (1791-1794)
Reflux (1794-1814)
La garde nationale des Lys (1814-1816)
La garde nationale des libéraux (1817-1830)
II – La glorieuse garde des barricades de juillet 1830
Renaissance de la garde nationale
Construction d’une garde combattante
III – L’organisation révolutionnaire de la garde nationale au lendemain de juillet 1830
L’ouverture aux « prolétaires »
Épaulettes citoyennes
Batteries de la république
IV – « Avec la garde nationale, on termine les révolutions » (1830-1831)
Le procès des ministres (octobre-décembre 1830)
La « démission » de La Fayette
La dissolution de l’artillerie
L’exclusion des prolétaires
La désignation du colonel
« Un instrument docile, facile à manier, facile à briser »
La mise au pas des officiers de Juillet
V – La garde nationale des doctrinaires : le modèle officiel
Le maintien des effectifs
La continuité du service de la garde nationale
La tenue du corps : une garde nationale en uniforme, armée, instruite
La discipline de la garde nationale
Un maintien de l’ordre économique et endogène
VI – La garde nationale sous tutelle
L’épuration politique du corps
Des élections sous surveillance
Les officiers nommés
VII – Union et désunion du trône et de la milice (1831-1840)
Ainsi paradait le roi des barricades
Soldats citoyens au cœur de la guerre des rues
« Le sacrifice est beau, l’autel a bu le sang ». La revue sanglante de 1835
Difficile réitération du modèle
VIII – Bourgeoisie(s) en armes
Modèle originel d’une garde bourgeoise : réunion des classes et sacre des notables
Pratiques de désunion sociale
L’épaulette de la boutique
Identité de compagnie
IX – La garde nationale des républicains
Le temps du rejet (1831-1832)
Le rapprochement (1832-1837)
La percée (1837-1840)
Le temps des urnes
Le Printemps de la garde
X – Épilogue de juin et chant du cygne communard
L’insurrection de Juin et la mise en sommeil de la garde nationale
La Commune et les derniers feux de la garde nationale
Autour de l'auteur
Mathilde Larrère est maître de conférences à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée.