Résumé
Que signifie Dieu dès lors que nous en sommes privés et avons toujours déjà cessé de croire ? L'athéisme n'appelle-t-il pas une compréhension de celui dont il se sépare ? En proclamant la mort de Dieu et l'accomplissement du nihilisme, Nietzsche énonce une parole qui porte sur toute l'histoire occidentale. Mais cet énoncé (« Dieu est mort ») ferme l'accès à ce dont il suppose néanmoins la compréhension. Comment définir cet accès s'il ne peut être observance de la loi ou reconnaissance de la foi ?
L'auteur reprend les interrogations de Levinas : toute question philosophique est une façon d'assumer l'histoire dont elle est tributaire, et c'est la raison pour laquelle son élaboration prend toujours, d'une manière ou d'une autre, la forme d'une re-lecture.
« De manière ou d'autre, l'être est toujours dit et ce dit ne va pas sans un dire qui est proposition faite à autrui, exposition de l'un à l'autre, l'un-pour-l'autre où prend corps la structure formelle du signe.
Dès lors que la signification trouve sa concrétisation par excellence dans mon rapport à autrui comme visage portant la trace de l'infini, l'être lui-même en reçoit-il son sens et peut-il être compris depuis l'autrement qu'être ?
Et si cette analyse du sens relève de ce que Levinas nomme l'intrigue de l'infini, ne permet-elle pas encore d'entendre le mot “Dieu” indépendamment de toute ontologie comme de toute théologie ? » (Didier Franck)
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
I. — La question de la question
II. — Le nom, le verbe et la différence ontologique
III. — D'une exposition à l'autre
IV. — Unique malgré soi
V. — Sensibilité sans intentionalité
VI. — L'âme et le corps
VII. — Contact et proximité
VIII. — Le retard de la conscience
XIX. — La défection du phénomène
X. — De la trace à l'énigme
XI. — La récurrence du soi
XII. — L'accusatif absolu
XIII. — Un-pour-un-autre et un-pour-tous-les-autres
XIV. — Le bien —, l'être et le mal
XV. — Liberté et substitution
XVI. — La sincérité du dire
XVII. — Le mot Dieu
XVIII. — L'abus de langage
XIX. — L'intervention du tiers
XX. — L'heure de la justice
XXI. — Sens ou non-sens de l'être
XXII. — Il ?
Conclusion
Autour de l'auteur
Didier Franck est professeur à l'Université de Paris X-Nanterre, spécialiste de l'histoire de la philosophie contemporaine allemande.