Résumé
« De même que certains populismes se nourrissent de la xénophobie, d’autres de leur aversion pour les possédants et les puissants, d’autres encore de leur conception simpliste de l’égalité, le précautionnisme flatte les intuitions trompeuses que l’esprit humain peut nourrir à propos des situations de risque et d’incertitude. Il nourrit cette partie de notre esprit qui focalise son attention plus sur les coûts que sur les bénéfices, surestime largement les faibles probabilités, préfère dans le doute s’abstenir. »
Caractéristiques
Sommaire
Introduction – Extension du domaine de la précaution
Chapitre I – Le principe de précaution peut être un principe d’imprudence
I. La vertu de prudence
II. Les prétendues limites d’application du principe de précaution
La définition du principe n’en limite guère l’application
La clause d’incertitude
Chapitre II – Le principe de précaution et le fonctionnement de l’esprit humain
I. Introduction
Un petit problème pour commencer
Que sont les biais cognitifs ?
II. Les enjeux cognitifs de l’excès de précaution
Le principe responsabilité et le syndrome de Bartleby
« Je crois tout ce que je crains » : la surestimation des faibles probabilités
Les coûts sans les bénéfices
« Dans le doute, abstiens-toi »
« Rien n’est poison, tout est poison : seule la dose fait le poison » (Paracelse)
La nature fait bien les choses
Chapitre III – Les soubassements du précautionnisme
I. La révolution prométhéenne
Le prométhéisme antique
« Prometheus sive status hominis »
II. Prométhée fait peur
L’idéal prométhéen moderne
Les raisons de l’antiprométhéisme
III. Une position politique plus que scientifique
Chapitre IV – Ce que le précautionnisme fait aux médias… et réciproquement
Concurrence déloyale
L’inquiétude : un bon produit médiatique
La connaissance scientifique : un mauvais produit médiatique
Faux effets de controverses
Conclusion – La politique à l’épreuve du précautionnisme
Bibliographie
Autour de l'auteur
Gérald Bronner est professeur de sociologie à l’université Paris Diderot et notamment auteur de La démocratie des crédules (Puf, 2013) et La planète des hommes (Puf, 2014).
Étienne Géhin est maître de conférences en sociologie à l’université Nancy 2 et agrégé de philosophie.