Résumé
Les entreprises contemporaines se définissent par leur mouvement bien plus que par leurs règles. Ce mouvement est peu ordonné. Il charrie pêle-mêle des cultures et pratiques du passé, des acteurs du présent et des décisions engageant l'avenir.
Il est le résultat d'un flux permanent d'innovations dont le processus souvent inattendu et jamais programmable, produit à la fois engagement et lassitude, remise en ordre et déviance. Ce processus repose initialement sur des croyances qui s'érigent parfois en dogmes et d'autres fois en véritables capacités à élaborer collectivement de nouvelles pratiques sociales.
Cette expérience bouleverse les cadres sociaux convenus. Elle amène les acteurs à se mettre à distance de leurs investissements cognitifs et affectifs. Ils choisissent parfois d'agir et d'autres fois de tenir leur rôle. Ils deviennet ambivalents.
Réintroduisant la question du don contre don et des conflits de temporallité dans l'analyse des organisations, ce livre retrouve les questions de sociologie générale.
Texte de couverture
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
PREMIÈRE PARTIE
PROBLÉMATIQUES ET ACTEURS DE L’INNOVATION
Chapitre 1 / La trajectoire des innovations
1. Le passage de l’invention à l’innovation
2. Les séquences du processus
3. Les innovateurs et le conflit avec l’ordre
4. L’innovation comme action non logique
5. La nécessité de croire
6. L’innovation est une activité banale
Chapitre 2 / Inventions organisationnelles et décisions normées
1. L’indépendance des moyens et des fins
2. La banalité de la déraison
3. Le « modèle de la poubelle » comme type de décision ordinaire
4. La norme comme principe des inventions organisationnelles
Chapitre 3 / Les processus créateurs
1. L’invention n’est qu’une incitation à l’innovation
2. L’appropriation : une création de sens
3. L’institutionnalisation : une mise en forme
4. L’élaboration collective de l’innovation
5. Dirigeance et consistance des acteurs
Chapitre 4 / Les inventions dogmatiques
1. Le pacte de l’emploi
1) La routine adaptative
2) L’inscription sociale de l’emploi
3) L’emploi : un investissement à long terme
4) Les termes de l’échange
2. Une invention non transformée
1) Des mesures cohérentes mais peu rationnelles
2) La puissance du dogme
3. La gestion de l’emploi comme cadre général des inventions dogmatiques
DEUXIÈME PARTIE
LE MOUVEMENT ET LA FORME
Chapitre 5 / L’organisation en mouvement
1. La conception classique du changement
2. Du changement au mouvement
3. L’absence d’état stable
Chapitre 6 / Organisation et activité organisatrice
1. L’incertitude comme contrainte
2. Organisation et activité organisatrice
3. Principes, pratiques et formes de l’organisation
4. Que reste-t-il du taylorisme ?
5. La confusion entre organisation et activité organisatrice
Chapitre 7 / L’autonomie relative des formes
1. Formes et forces
2. Le risque et la déviance comme crise de la temporalité
1) La prise de risque comme ressource
2) La déviance ordinaire
TROISIÈME PARTIE
L’AMBIGUÏTÉ DE L’ENSEMBLE
Chapitre 8 / Morcellement et dyschronies
1. Réflexion et réflexivité
1) Les faiblesses des moyens de réflexion
2) La force relative de la réflexivité
2. Les dyschronies
3. Le morcellement du mouvement
4. Retour sur la question de la rationalité
Chapitre 9 / L’échange social comme compétence
1. L’élaboration du travail
2. Compétence de professionnel ou d’artiste ?
3. Les réseaux de compétence collective
4. Le don contre don comme système d’échange
5. L’utilité de l’altruisme
6. Coopération et concurrence
7. Trahison et calcul entre pairs
8. Dérèglement des échanges et incapacité collective
9. Le désordre : un déficit global de régulation
Chapitre 10 / L’ambivalence des acteurs
1. L’action suppose l’effort
2. L’investissement au travail et la crise du sujet
3. La lassitude des acteurs
4. La part du choix
5. La capacité d’arbitrage et la circulation des acteurs
6. L’espace « comédique » de l’action
7. L’ambivalence de l’acteur
8. L’autre est un étranger
Conclusion
Bibliographie
Index des noms
Autour de l'auteur
Norbert ALTER est professeur des Universités à Paris-Dauphine. Il a travaillé durant 12 ans comme sociologue dans une grande entreprise