Résumé
Prenant acte de l’impossibilité de définir ce qu’est l’art en soi, les auteurs s’attachent à déterminer ce qui, à une époque donnée, permet de qualifier d’artistiques certains artefacts. Par le biais d’une approche indisciplinaire faisant entrer en résonance histoire de l’art, logique, sémiotique et philosophie du langage, l’analyse se déploie en une double dimension : historique et discursive. L’historicité s’inscrit elle-même dans une double temporalité : celle du contexte de production de l’artefact et celle des temps de sa réception. Quant à la discursivité, elle est à la fois celle qui justifie et médiatise la proposition artistique et celle de l’œuvre dans sa dimension symbolique.
Il s’agit alors de savoir si l’on peut qualifier de langages les diverses formes d’art et si le rapport entre les acteurs du dispositif artistique – artiste et amateur au premier chef – peut s’exprimer en termes de communication.
Un traitement pragmatique et dialogique répond à ces questions.
À la faveur d’analyses iconographiques précises, les propositions théoriques faites ici trouvent leur application concrète et montrent leur fécondité.
Caractéristiques
Sommaire
Chapitre premier — De ce qu’on appelle art
1. Les objets de l’art
2. L’adéfinition de l’art
3. Du mot « art » et des pratiques associées
4. Pour une approche indisciplinaire des dispositifs artistiques
Chapitre II — Ce qu’il y a d’historique dans l’art
1. Les temporalités de l’art
2. La dimension sacrée de l’art
3. Aby Warburg : pour une approche anthropologique de l’art et de l'histoire de l'art
Chapitre III — L’interprétabilité des œuvres
1. Pour une approche pragmatique de l’histoire de l’art : l’intérêt des démarches peircienne et panofskienne
2. Histoire de l’art et de son interprétation
Chapitre IV — Dimension langagière des phénomènes artistiques
1. Approche syntaxique : le signe et sa valeur
2. Aspects sémantiques : signification, référence et vérité
3. Dimension pragmatique : discours et interaction
4. Enjeu praxéologique : la finalité transactionnelle
Conclusion
Chapitre V — La discursivité de l’image : le cas de la Pendaison de Judas
1. La Pendaison de Judas : une mort singulière
2. Narrer et discourir
Chapitre VI — L’image comme lieu de la pensée. L'exemple de l'Arche d'Alliance
1. Rappel des sources
2. L’Arche d’Alliance dans le monde juif
3. L’Arche d’Alliance : l’affirmation de l’identité juive
4. La question des chérubins
5. L’arche-armoire
6. Le lieu de la présence et le « témoignage de l’absence »
7. L’Arche d’Alliance et l’iconographique chrétienne
8. La fonction de rappel de l’Arche : la question cruciale de la Nouvelle Alliance
Chapitre VII — Métaphores, analogies et iconicité
1. Approche logique de l’analogie
2. Approche pragmatique de l’analogie
3. L’iconicité
Conclusion
Chapitre VIII — Rhétorique de l'image romane
1. Les notions de correspondance et de ressemblance
2. La nécessaire distinction entre symbole, métaphore, allégorie et analogie
3. L’analogie comme symptôme d’une pensée à l’œuvre
Chapitre IX — Des fins de l’art : pour une approche dialogique de l’art
1. Les activités dialogiques
2. Des productions artistiques
3. Les « formes du voir»
4. L’art et la manière
Autour de l'auteur
Viviane Huys est historienne de l’art diplômée en philosophie, docteur en histoire et présidente de l’Institut indisciplinaire.
Denis Vernant est professeur de philosophie, pragmatique et praxéologie et directeur du groupe de recherche Philosophie, langage et cognition à l’Université Pierre Mendès France de Grenoble.