Résumé
Les cinq leçons dont se compose L'idée de la phénoménologie furent prononcées à l'Université de Göttingen, en avril-mai 1907. Husserl traversait alors une crise tant personnelle (le retard persistant à l'accès au statut de professeur ordinaire en philosophie) que théorique (aucune publication depuis les Recherches logiques de 1900-1901, mal comprises d'ailleurs par ses contemporains). D'où une nouvelle décision : « En premier lieu, je nomme le problème général que je me dois de résoudre pour moi, si je veux pouvoir me donner le titre de philosophe. Je veux dire une critique de la raison (…). J'ai plus qu'assez goûté aux tourments de l'obscurité, du doute qui va et vient. Je dois parvenir à une intime assurance. Je sais bien qu'il s'agit là d'une grande, d'une très grande chose, je sais bien que de grands génies y ont échoué et, si je voulais me comparer à eux, je devrais me désespérer par avance » (Journal, en date du 25 septembre 1906, Hua., I, p. VII-VIII).
De cette crise, Husserl sortira en atteignant la certitude du Je transcendantal dégagé par la réduction phénoménologique. Mieux, de cette crise sortira la réduction phénoménologique elle-même. Du coup la phénoménologie deviendra, selon les mots mêmes de Husserl, d'une « psychologie descriptive », une « phénoménologie transcendantale ».
— Jean-Luc Marion —
Caractéristiques
Sommaire
Avertissement du traducteur
L'IDÉE DE LA PHÉNOMÉNOLOGIE. CINQ LEÇONS
[Ces titres de paragraphes sont empruntés pour la plus grande part à la transcription de Landgrebe (cf. l'Annexe critique).]
Première Leçon
Attitude de pensée et science naturelles — L'attitude de pensée philosophique (réflexive) — Les contradictions de la réflexion sur la connaissance quand elle s'opère dans l'attitude naturelle — La double tâche de la vraie critique de la connaissance — La vraie critique de la connaissance comme phénoménologie de la connaissance — La nouvelle dimension de la philosophie ; sa méthode propre face à la science
Deuxième Leçon
Le commencement de la critique de la connaissance : la mise en question de tout savoir — Le terrain absolument certain conquis en partant de la démarche cartésienne du doute — La sphère des données absolues — Répétition et complément ; réfutation de l'argument contre la possibilité d'une critique de la connaissance — L'énigme de la connaissance naturelle : la transcendance — Distinction de deux concepts d'immanence et de transcendance — Le problème premier de la critique de la connaissance : la possibilité d'une connaissance transcendante — Le principe de la réduction gnoséologique
Troisième Leçon
L'accomplissement de la réduction gnoséologique : la mise hors circuit de tout ce qui est transcendant — Thème de la recherche : les phénomènes purs — La question de la « validité objective » des phénomènes absolus — Impossibilité de se limiter à des données singulières ; la connaissance phénoménologique comme connaissance de l'essence — Les deux significations du concept d'« a priori »
Quatrième Leçon
L'élargissement de la sphère de recherche par l'intentionnalité — La présence-en-personne du général ; la méthode philosophique de l'analyse de l'essence — Critique de la théorie de l'évidence comme sentiment ; l'évidence comme présence-en-personne — Il ne s'agit pas d'une limitation à la sphère de l'immanence effective ; c'est toute présence-en-personne qui fait le thème de recherche
Cinquième Leçon
La constitution de la conscience du temps — La saisie de l'essence comme présence évidente de l'Essence ; constitution de l'essence singulière et de la conscience-du-général — Les données catégoriales — L'objet de la pensée symbolique comme tel — La sphère de recherche dans sa plus grande extension : la constitution des divers modes d'objet dans la connaissance ; le problème de la corrélation entre la connaissance et l'objet de connaissance
Résumé des Cinq Leçons
Annexes
Annexe critique : Sur l'établissement du texte — Notes critiques — Index des noms — Corrections et notes critiques (1984)
Autour de l'auteur
Edmund HUSSERL.
Traduit de l'allemand par Alexandre Lowit.