Résumé
L’histoire de la littérature a longtemps privilégié les grandes époques (les Lumières, le Romantisme), ne voyant dans les périodes intermédiaires qu’épigones attardés ou précurseurs maladroits. Or, loin d’être une parenthèse dans la création intellectuelle et littéraire, la Révolution et l’Empire sont marqués par un extraordinaire foisonnement d’idées et d’expérimentations formelles. L’idée d’énergie aide à définir ce tournant des Lumières qui substitue à une pensée analytique des modèles génétiques ou dynamiques. Au rationalisme mécanique qui divisait, s’oppose une énergie qui anime la langue, l’œuvre d’art, l’univers aussi bien que la société et l’individu. Elle aide à dépasser les fausses oppositions entre le cœur et la raison, le libertinage et le sentimentalisme, la rêverie et l’engagement civique. Elle marque de son accent le savoir triomphant de l’Encyclopédie et la démesure du sadisme, les utopies de la Révolution et le panache napoléonien, l’imagination créatrice de l’Illuminisme et du Romantisme.
Le livre de Michel Delon propose une synthèse sur la littérature française, resituée dans le contexte européen, entre Diderot et Stendhal, et se voudrait une réhabilitation de l’histoire des idées, débarrassée de son finalisme.
Caractéristiques
Autour de l'auteur
Michel Delon, agrégé de lettres modernes, docteur ès lettres, est maître de conférences à l’université d’Orléans.