Résumé
La constitution de l’histoire savante s’est réalisée dans trois grandes institutions : la Congrégation bénédictine de Saint-Maur, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, le Cabinet des Chartes. Trois institutions bien différentes sans doute : par la qualité de leurs membres, ici des clercs, là des laïcs ou des commis ; par le nombre de leurs équipiers, ici des milliers, là des centaines, une troisième fois quelques dizaines ; par la date même de leurs fondations, qui s’échelonnent au long des XVIIe et XVIIe siècles. Pourtant, à toutes ces académies de l’histoire, si l’on peut généraliser le titre de la seule académie royale, on doit le déploiement de l’historiographie à travers les progrès des sciences de l’érudition, des antiquités ecclésiastiques, nationales et provinciales, l’inauguration de la mythologie et de la philologie comparées, des études orientalistes, mais aussi la formation d’une technologie de l’histoire savante.
Caractéristiques
Autour de l'auteur
Blandine Kriegel, philosophe, professeur émérite des universités, a joué un rôle pionnier dans le redéploiement de la philosophie politique en remettant au jour la notion d’État de droit qui lui a valu un succès international. Son œuvre explore la philosophie et l’histoire politique à travers l’évolution de l’État et les concepts du droit politique de la république antique et moderne. Elle est en partie traduite (anglais, chinois, etc.) et plus discutée aujourd’hui à l’étranger, notamment aux États-Unis, qu’en France. Blandine Kriegel a été conseillère à la présidence de la République et présidente du Haut Conseil à l’Intégration.