Résumé
« L’adhésion de Carl Schmitt au mouvement national-socialiste dès 1933 a jeté sur l’ensemble de son œuvre une ombre inquiétante », écrit Dominique Séglard en présentation de cet ouvrage. Dans ce texte issu de deux conférences prononcées en 1934 à l’occasion de l’anniversaire de la prise de pouvoir d’Hitler, Carl Schmitt mêle sa pensée économique aux bases de sa justification morale et juridique du nazisme. Il y met en concurrence trois types de pensée juridique : le normativisme, le décisionnisme et la pensée de l’ordre concret, dans laquelle l’État possède un pouvoir absolu, la seule conforme à l’essence du peuple allemand. Il conservera cette substance dans sa pensée toute sa vie, alors même que c’est cette vision trop éloignée de la Volksgemeinschaft qui lui vaudra les critiques et le désaveu des cadres du régime dès 1934. Plus qu’un document historique, ce texte est un élément essentiel à la compréhension de la pensée globale de Carl Schmitt.
Caractéristiques
Sommaire
Présentation, par Dominique Séglard
I / Le contexte juridique avant 1933
II / Le contexte historique
III / Structure et signification du texte
1 – Le normativisme
2 – Le décisionnisme
3 – Le positivisme juridique
4 – La pensée de l’ordre concret
a / La théorie des garanties institutionnelles
b / Le rapport à l’institutionnalisme d’Hauriou
IV / Perspectives
Chapitre 1 – Distinction des types de pensée juridique
I / La pensée orientée d’après des règles ou des lois (normativisme) et la pensée selon l’ordre concret
II / La pensée orientée en fonction de la décision (décisionnisme)
III / Le positivisme juridique du XIXe siècle comme combinaison de la pensée d’après la décision et de la pensée d’après la loi (décisionnisme et normativisme)
Chapitre 2 – Répartition des types de pensée juridique dans le développement global de l’histoire du droit
I / Le développement en Allemagne jusqu’au temps présent
II / Le développement en Angleterre et en France
III / La situation actuelle de la science juridique allemande
Conclusion
Autour de l'auteur
Professeur de droit public sous la République de Weimar, sa compromission avec le régime nazi le priva de sa chaire pendant la deuxième partie de sa vie. Ses écrits, qui s’attachent à l’analyse d’un ordre juridique international, suscitent toujours de vifs débats.