Résumé
Contrairement à une croyance trop répandue, le darwinisme et son prolongement au XXe siècle — le néo-darwinisme — ne portent pas sur une idée de l’évolution fondée sur la simple notion de « la survie du plus apte ». Si la théorie de la sélection naturelle est partie intégrante du néo-darwinisme, plusieurs de ses fondateurs seront en quête d’une conception beaucoup plus généreuse, pleine et compréhensive de l’évolution.
En réalité, la révolution dite darwinienne s’insère au cœur d’une révolution intellectuelle beaucoup plus importante : la révolution transformiste. Avant d’être des darwiniens, de dignes représentants de cette mouvance s’afficheront comme étant des transformistes. Cela signifie que, en plus des mécanismes de l’évolution biologique, d’autres éléments tout aussi cruciaux seront pris en considération dans l’élaboration d’une véritable synthèse évolutionniste : les rapports entre l’évolution biologique et l’évolution cosmique ; les interrogations portant sur la question d’une possible direction évolutive ; l’enseignement à tirer pour l’homme de sa place et de son rôle dans la nature.
À la croisée de l’histoire, de la philosophie et de la science, cet ouvrage cherche à démontrer, à travers l’analyse des travaux de plusieurs néo-darwiniens de premier plan, que la révolution darwinienne demeurera incomplète aussi longtemps que la révolution transformiste le restera.
Caractéristiques
Sommaire
Préface de Jean Gayon
Remerciements
Introduction. — Un néo-darwinisme aux origines pluralistes
PREMIÈRE PARTIE. — LE SENS DE L'ÉVOLUTION D'UN POINT DE VUE ANTHROPOLOGIQUE
Chapitre premier. Julian Huxley : trois paliers explicatifs
Le cadre métaphysique
L'armature scientifique avant 1935
L'armature scientifique après 1935
Chapitre II. Theodosius Dobzhansky : la synthèse inachevée
L'échelle des êtres
Les mécanismes évolutifs
L'évolution universelle
La synthèse future
DEUXIÈME PARTIE. — UNE ONTOLOGIE MONISTE POUR L'ÉVOLUTION
Chapitre III. Bernhard Rensch : le principe d'unité
Complexification, indépendance et encéphalisation
L'ordre biologique versus le changement évolutif
Le déploiement épigénétique des lois cosmiques
La pulsion ontologique de l'univers
TROISIÈME PARTIE. — L'ÉVOLUTION EN CONFORMITÉ AU MODÈLE ÉPISTÉMOLOGIQUE ISSU DE LA RÉVOLUTION SCIENTIFIQUE
Chapitre IV. George Simpson : deux visions conflictuelles de l'évolution
La critique empirique
La critique méthodologique
La critique épistémologique
La question de l'homme: la vision cohérente
La question de l'homme: la vision ambiguë
La question de l'homme: la vision refoulée
Chapitre V. Ernst Mayr : la méthode darwinienne
La révolution darwinienne
L'évolution horizontale ou l'actualisme radical
Une histoire de la vie intemporelle
La critique de l'épistémologie physicaliste
La nouvelle unité de la science
Conclusion. — Une biologie de l’évolution au stade préparadigmatique
Bibliographie
Index
Autour de l'auteur
Docteur en paléoanthropologie et en philosophie, Richard G. Delisle est professeur de philosophie et d’éducation libérale à l’Université de Lethbridge (Alberta, Canada).