Résumé
Parler, c’est chercher ses mots. C’est courir après un horizon où tout serait dit, enfin, où serait atteinte une Totalité idéale qui nous échappe sans cesse. Il y a un charme de l’Un. C’est un charme ambigu. Il peut être vénéneux. Promettant d’apaiser « le trouble de penser et la peine de vivre » (Tocqueville), il est le moteur de cette servitude volontaire que dénonçait pour s’en étonner La Boétie. Il fait la force des totalitarismes. Mais c’est aussi dans cette communion dans l’identique que Montaigne voyait l’absolu de l’amitié avec ce même La Boétie.
Le langage est l’instrument essentiel des totalitarismes : la langue est en elle-même « fasciste », osait Barthes, car elle contraint à une découpe imposée du réel. Mais c’est aussi par le langage que la poésie met au monde ce qui n’était qu’en souffrance de se dire. La psychanalyse se tient et opère au cœur même de ce paradoxe.
Ce livre soutient une thèse : c’est une capacité trop méconnue, trop peu explorée de l’âme, goûtant en elle-même le mouvement des sensations qui surmonte ce paradoxe et permet d’en éviter les écueils : la sensualité.
Caractéristiques
Sommaire
Avant-propos
Le panoptique totalitaire
Voir le vrai ?
Ambiguïté de l’Un
L’Un et le collectif : de Freud à Sartre
Quel ennemi, et quel combat ?
Aux sources d’un enchantement
Totalitarisme et langage
Splendeur et misère de l’infans
Vers L’Origine du monde des signes
L’interprétation, un acte transgressif
Contre l’obéissance à la lettre, la Littérature
Rebroussement – autoréférence – objet corporel
Sensualité et interprétation en analyse
Éloge de la sensualité
Le Pour et le Contr’Un
Autour de l'auteur
François Gantheret vit à Paris. Il est professeur émérite de psychopathologie à l’Université Paris VII, psychanalyste membre de l’Association psychanalytique de France. Ancien rédacteur à la Nouvelle Revue de psychanalyse, il est l’auteur de plusieurs essais, nouvelles et romans aux Éditions Gallimard et L’Olivier.