Résumé
"Le libertinage érudit est un courant de pensée critique et asystématique qui se développe au XVIIe siècle en marge des grands systèmes philosophiques contre la philosophie de l'Ecole et les dogmes de l'Eglise. Cette pensée critique qui, jusque chez les sceptiques fait confiance à la raison a été, du fait de son caractère farouchement opposé au système, laissée en marge de la réflexion philosophique et abordée essentiellement comme courant littéraire. Les questions qu'elle pose les doutes qu'elle soulève, les enjeux qu'elle se propose, préparer les conditions d'élaboration d'une science de la nature en délimitant strictement le domaine des forces naturelles et celui que l'imaginaire attribue au surnaturel, relèvent à part entière de la pensée philosophique. Pascal qui au nom de la foi combat les libertins, ne s'y est pas trompé. "Texte de couvertureLes cinq principaux auteurs à retenir : J.-C. Vanini -- P. Charron -- G. Naudé -- F. de La Mothe Le Vayer -- Cyrano de BergeracLes cinq principaux thèmes autour desquels se structure la pensée libertine sont : L'imposture religieuse au service du pouvoir politique -- La critique des miracles, oracles, prophéties, possessions -- La question de l'intelligence des bêtes et la critique de l'immortalité de l'âme -- La critique de l'anthropocentrisme biblique -- Le déisme et la morale indépendante
Caractéristiques
Sommaire
Les libertins érudits en France au XVIIe siècle 5 Introduction Quelques questions de méthode. L’expression « libertinage érudit », et les difficultés qu’elle soulève, 10 Unité et diversité du mouvement, 14 21 Libertinage de mœurs, libertinage d’esprit La crise des années 1623-1625 et la réponse apologétique, 21 Le deuxième front : le déisme, 29 32 Portraits du libertin La bibliothèque des libertins, portrait intellectuel du libertin par le Père François Garasse, 32 Le Dom Juan de Molière : un libertin sur le théâtre, ou le portrait d’un libertin, 36 Les esprits forts, la sotte multitude, le portrait des libertins par eux-mêmes, 43 49 Le relativisme de La Mothe le Vayer et « La Sagesse » de Charron Charron, la critique de la superstition, 49 La coutume, la valeur stratégique de l’exemple ; le relativisme de La Mothe le Vayer, 51 L’homme au centre de l’univers et seigneur de la création. Illusion et dérision, 60 Les grands luminaires, 60 La Providence, 64 66 L’anthropocentrisme et la question de l’intelligence des bêtes Les poètes épicuriens, 74 81 Les politiques : Charron, Vanini, Naudé Critique antithéologique et théorie du pouvoir. La raison critique, 81 Les Considérations politiques sur les coups d’État. Démystification du pouvoir et apologie de la raison d’État, 89 Naudé et La Mothe le Vayer : deux conceptions du politique qui s’opposent dans le Dialogue De la politique traitée scep-tiquement, 92 97 Quelques remarques sur le libertinage érudit et la philosophie de son temps110 Conclusion116 Textes123 Notices125 Bibliographie