Résumé
La gauche a lancé une OPA sur la République, ce qui lui permet de dire que la droite, quand elle n’est pas socialisante et étatiste, est anti-républicaine. Si l’OPA a plus ou moins réussi, c’est que la gauche détient l’école depuis des décennies. Elle a donc pu diffuser un catéchisme « républicain » fondé sur des mythes : que la gauche jacobine aurait été l’origine de l’État de droit et de la démocratie, alors qu’en réalité elle a toujours usé de violences et n’a jamais pratiqué de bonne foi les élections ; qu’elle aurait été laïque, alors qu’elle a été laïciste, fanatique d’une religion de substitution, le millénarisme ; qu’elle aurait été seule à défendre Dreyfus, alors que c’est elle qui a fourni les gros bataillons de l’antidreyfusisme et de l’antisémitisme avant de s’amender par tactique politicienne ; enfin, qu’elle aurait seule lutté contre le nazisme, alors qu’en réalité des radicaux, des socialistes et des communistes ont joué un rôle moteur à Vichy et dans la collaboration.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Les deux Révolutions françaises
« 1789 »
« 1793 »
La « guerre des deux France »
Chapitre premier – Premier mythe : « 1793 » aurait été démocrate
Les républicains se réclamant de « 1793 » ont toujours usé de voies de faits et d’émeutes…
… et ils n’ont jamais pratiqué de bonne foi les élections
Explication : un millénarisme laïcisé
Chapitre II – Deuxième mythe : « 1793 » aurait fondé la République
Incarnations successives de « 1789 » jusqu’à 1870
La mise en place des institutions républicaines. Le rôle clé des orléanistes (1870-1879)
La « République des républicains », un changement sociologique, non idéologique
Chapitre III – Troisième mythe : « 1793 » aurait été laïque
L’anticléricalisme rationnel
L’anticléricalisme fanatique
L’école publique protestante
La franc-maçonnerie, « Église de la République »
Le laïcisme à la française, un nouveau cléricalisme
Chapitre IV – Quatrième mythe : « 1793 » aurait été dreyfusard
Dreyfusards et antidreyfusards dans la phase judiciaire de l’Affaire
La phase politique. Création d’un mythe
Conclusion : une OPA de la gauche sur la République
Chapitre V – Cinquième mythe : les adversaires de « 1793 » auraient été nazis
Gaullistes et communistes
Le « précipité chimique » idéologique de l’après-guerre
La droite, seule coupable
La gauche amnistiée et magnifiée
La majoration de l’influence du marxisme dans la culture française d’après-guerre
Chapitre VI – Sixième mythe : il n’y aurait de républicains qu’à gauche
Du début de la IIIe République à la Première Guerre mondiale
Entre les deux guerres
La IVe République
Une déficience idéologique de la démocratie libérale ?
Conclusion – L’Église de la Gauche
Bibliographie
Notes
Autour de l'auteur
Philippe Nemo est notamment l’auteur d’une Histoire des idées politiques dans l’Antiquité et au Moyen Âge et d’une Histoire des idées politiques aux Temps modernes et contemporains. Son essai Qu’est-ce que l’Occident ? a été traduit en onze langues.