
Résumé
Les Barbares ont une drôle de réputation. Les penseurs de la Renaissance leur imputent le naufrage de la seule véritable civilisation : Rome. Les historiens du XIXe siècle leur octroient volontiers l’origine des nations européennes : les Angles n’ont-ils pas donné leur nom à l’Angleterre, les Francs à la France ?
Si les chercheurs actuels ont bien abandonné ces présupposés, leur travail historique reste délicat : les populations vivant au nord du Rhin et du Danube ne maîtrisaient pas l’écrit pendant toute l’Antiquité, et l’apport considérable de l’archéologie ne compense qu’en partie cette quasi-absence de textes. Une chose est sûre aujourd’hui : le modèle explicatif des « grandes migrations » n’est pas le bon. Il ne permet notamment pas d’appréhender le processus qui a abouti à la création de nouvelles identités ethniques métissées autour desquelles se sont forgés, lentement, de nouveaux peuples.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Chapitre premier - Les Barbares avant leur entrée dans l’Empire
I. Des sources rares et ambiguës
II. La thèse des grandes migrations
III. La thèse de l’ethnogenèse progressive
IV. La thèse de l’identité acquise de Rome
Chapitre II - Rome et ses voisins
I. Les prétendues « Grandes Invasions »
II. Les négociations
III. La garde du limes
IV. Une vie de mercenaire
Chapitre III - Les formes de l’implantation
I. Une aggravation soudaine des affrontements
II. Le temps des fédérés
III. Le prix de l’hospitalité
IV. Vers la prise d’indépendance
Chapitre IV - La culture barbare au Ve siècle
I. Le point de vue archéologique
II. Les religions des Barbares au Ve siècle
III. Les formes de l’acculturation réciproque
IV. Un discours romain en retard sur les évolutions
Chapitre V - La construction des États barbares
I. De nouveaux États
II. L’administration
III. Le rôle structurant du droit barbare
IV. Une soumission conservée envers le pouvoir impérial
Chapitre VI - La conversion des royaumes barbares
I. L’Église catholique, auxiliaire de gestion
II. Les conversions nationales
III. La christianisation au service de l’idéologie
Conclusion
Chronologie
Bibliographie
Autour de l'auteur
Maître de conférences à l’université de Bretagne, Magali Coumert a publié L’Origine des peuples. Les récits du haut Moyen Âge occidental (550-850) (Institut d’Études augustiniennes, 2007).
Professeur d’histoire médiévale à Sorbonne Université et à l’École polytechnique, Bruno Dumézil est notamment l’auteur de Une histoire personnelle de la France. Des Gaulois aux Carolingiens (Puf, 2013).