
Résumé
Bien adaptés socialement, professionnellement, voire familialement, certains sujets peuvent bénéficier d’un ancrage à la réalité apparemment solide. Mais très vite, ils révèlent de grandes fragilités : une estime de soi alternant entre sentiment de toute-puissance et vide sidéral, un monde psychique attaqué par de folles angoisses existentielles, un rapport aux autres marqué par une grande souffrance. Ne rentrant résolument pas dans les modèles qui leur sont proposés, ils questionnent sans cesse le rapport entre norme et folie, vérité et mensonge, amour et haine, vie et mort.
Les états limites ont longtemps été regroupés dans un ensemble aux contours peu nets, entre la névrose et la psychose. En fait, c’est bien la question de la frontière, de la limite, qui est centrale chez ces patients : la notion de choix est ardue pour les personnalités borderline. Cet ouvrage dresse un panorama des connaissances théoriques et cliniques autour de la pathologie des limites du Moi.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
I. Qu’est-ce qu’un état ?
II. Qu’est-ce qu’une limite ?
III. Qu’est-ce qu’une limite pour l’être humain ?
IV. Les limites, d’un point de vue psychopathologique : une lutte contre la confusion
V. Comment se construisent les limites pour l’humain ? Ce que nous enseignent les mythes théogoniques des origines
Chapitre premier – Fonctionnements limites et psychopathologie de la vie quotidienne
I. Fonctionnement limite à l’adolescence
II. États limites et société
III. Les folies amoureuses, la scène de ménage : expérience limite entre deux êtres
IV. Le deuil, expérience limite entre la mort et la vie
V. La transgression, quête et excitation des limites
Chapitre II – Origine et évolution de la notion d’état limite dans le champ psychopathologique
I. Ces folies limites à la recherche d’un nom
II. Origines anglo-saxonnes de la réflexion sur ces affections psychopathologiques frontières
III. Les états limites dans le DSM
Chapitre III – Les états limites : isolation et définition du syndrome psychopathologique
I. Les aménagements limites (Jean Bergeret 1970)
II. Le syndrome borderline comme entité psychopathologique relativement stable (Otto Kernberg)
Chapitre IV – Les mécanismes de défense
I. Le clivage (horizontal et vertical)
II. Le déni (Verleugnung)
III. L’identification projective
IV. L’idéalisation primitive, l’omnipotence et la dévalorisation
Chapitre V – Un précurseur d’une psychanalyse des limites : Sándor Ferenczi
I. Le « nourrisson savant »
II. La nature du trauma
III. L’identification à l’agresseur
IV. La confusion de langue entre les adultes et les enfants, la communication paradoxale
Chapitre VI – Panorama des différentes positions théoriques
I. Les auteurs autrichiens exilés aux États-Unis
II. Les auteurs britanniques
III. La problématique prégénitale
IV. Et l’œdipe ? Les mutations de la configuration œdipienne
Chapitre VII – Comment se forme l’état limite ? Hypothèses étiopathogéniques
I. Les interactions précoces dans la genèse de l’état limite
II. Qualité de la communication dans la genèse de l’état limite
III. Développements métapsychologiques
Chapitre VIII – Difficultés cliniques et engendrement du dispositif thérapeutique : la technique de soin en question
I. « Réaction thérapeutique négative » ou résistances du clinicien ?
II. L’amnésie, la compulsion de répétition
III. Le tact psychologique, le projet d’analyse mutuelle, l’élasticité de la technique
IV. Le jeu des questions et des réponses, l’interactivité de la communication clinique
V. Le modèle thérapeutique proposé par Otto Kernberg
VI. Le contre-transfert en question
Conclusion
Bibliographie
Autour de l'auteur
Vincent Estellon est professeur de psychopathologie clinique à l’université Paris-Valéry Montpellier 3 et psychanalyste. Il est notamment l’auteur du « Que sais-je ? » sur Les Sex-addicts (n° 3988) et il a codirigé, avec Fanny Dargent, Les 100 mots de l'adolescent (n° 4084).