Résumé
La condamnation des mères tout autant que leur encensement semble fermer tout questionnement sur la transmission d’un féminin spécifique à la relation mère-fille. Seul demeure l’excès.
Qu’est-ce qu’une mère ? Comment l’être ? Comment entrer dans ce lien qu’est le maternel ? Le maternel, ce n’est pas qu’une mère et un enfant, c’est toute une histoire. C’est aussi une généalogie convoquée avec ses mémoires, ses blessures, des temps de bonheur et un espoir d’avenir.
La fabrique du maternel et la création d’une mère supposent une nécessité narcissique. Comment entendre les femmes, les mères et les filles « autrement » ? Ce livre tente de témoigner d’une recherche issue de la clinique psychanalytique et d’entendre différemment le féminin d’une femme dans ses multiples représentations.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Chapitre premier. — Le baby-blues : la rencontre et la création du lien
La mère, premier objet d'amour
La transmission du féminin et le « pouvoir » des mères
À fleur de peau
Chapitre II. — Les conditions d'accès pour une femme à la position œdipienne et le passage du lien à la relation
Penser le narcissisme du féminin d'une femme
Un préalable au changement d'objet
Le narcissisme du lien n'est pas un narcissisme de l'objet
Le registre maternel et la capacité maternante
Chapitre III. — L'altérité du féminin : une double altérité
Statut de l'objet dans la mélancolie et dans la dépression : leur différence
La Mère comme figure de l'Autre
L'altérité de la femme dans la mère
Mélancolisation de l'économie narcissique
L'Autre du maternel peut être un père
Chapitre IV. — Séduite et abandonnée : la mélancolie et la haine de soi
L'altérité du même
Différenciation des haines
En écho à la question qui concerne la haine, surgit celle de la séduction
La haine comme rage d'avoir été séduite et abandonnée
Quel sens donner à la haine, éprouvée par l'enfant, la fille ?
La haine de soi
La constitution du lien comme lieu et son destin chez la fille dans le réel anatomique du corps. L'emprise du maternel et l'empreinte du lien
Existe-t-il un espace de narcissisation du féminin dans le maternel ? La question de l'empreinte
Tous les destins sont possibles, orchestrés par le processus œdipien
Chapitre V. — Séduite et abandonnée : un autre destin
Le destin de la part fusionnelle
L'inscription inconsciente, trace et mémoire du lien
« Comment manger sa mère et garder son sourire ? »
Le triomphe de la séduction maternelle et la haine passionnelle
Rivalité, dépossession et identification
La modalité addictive du lien et ses conséquences
Inscription du lien et identification féminine
Chapitre VI. — Une femme disparaît : le risque féminin et la question de la rivalité
Nécessité d'un processus
La sublimation obligée
La question de l'ambivalence : ambivalence et rivalité
Destins de l'ambivalence
Le maternel de la mère
La sublimation maternelle : destin obligé de la pulsion ?
Chapitre VII. — L'archaïque du lien et la mémoire du corps
L'archaïque du lien
… Et la mémoire du corps : l'entre-deux mères
Chapitre VIII. — Les sources métaphoriques des représentations du féminin
Femme, féminité, féminin : l'abord du « continent noir »
Le regard et la reconnaissance
Le pouvoir matriarcal, temps mythique
L'indicible et l'innommable : la métaphore « obligée »
Chapitre IX. — La sauvegarde de la matrice
Refoulement du lien et transmission du féminin
Dangerosité du féminin et du maternel. Sauvegarde de la matrice
Le creux de mère, l'enveloppe, et le sexe féminin : « La mise à sac »
Pour conclure provisoirement
Conclusion
Autour de l'auteur
Dominique Guyomard est psychanalyste, membre associé de la Société de psychanalyse freudienne. Elle a été membre de l’École freudienne de Paris. Elle a publié divers articles dans des revues (Topique entre autres), et a participé à des ouvrages collectifs (L’enfant et la psychanalyse, Esquisses psychanalytiques, 1993, La disposition perverse, Odile Jacob, 1999, Invention du féminin, Campagne Première, 2002).