Résumé
Cet ouvrage propose de répondre au problème d’un possible « travail démocratique » : comment associer une démocratisation des activités productives et une production de nouvelles institutions démocratiques ?
Sur la base d’analyses empiriques du monde du travail contemporain, il montre que la démocratisation intégrale des activités dans l’entreprise est socialement légitime, théoriquement concevable et politiquement nécéssaire. Il analyse le sens démocratique de la critique ordinaire du travail, et questionne les modèles pour concevoir un travail démocratique, ainsi que ses enjeux politiques, qui concernent notamment le droit du travail, les luttes féministes et la transition écologique. Enfin, il examine les expérimentations (coopératives, autogestionnaires, conseillistes) de démocratie dans l’entreprise, et propose à la discussion des voies institutionnelles qui permettraient de mettre le travail au service non pas de l’accumulation capitaliste mais de la démocratisation de la société.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Première partie – Critique démocratique du travail
Premier chapitre – Le sens politique de la critique du travail
I. Paroles de travailleurs : la démocratie introuvable
II. Reconnaissance, appropriation, justice…et démocratie au travail
III. Nouvelles aliénations et organisation néomanagériale du travail : l’enjeu du pouvoir
démocratique
Chapitre 2 – Le néolibéralisme contre le travail démocratique
Conclusion de la première partie. Travail démocratique et centralité politique du travail
Deuxième partie. Deux paradigmes pour un travail démocratique
Introduction
Chapitre 3 – La lutte des classes : révolutionner les institutions pour démocratiser le travail
I. Marx : travail et révolution
II. Lutte des classes et gouvernement de la classe ouvrière
III. Révolutionner le travail ? Deux versions ultérieures de la lutte des classes
Conclusion
Chapitre 4 – La démocratie industrielle : démocratiser le travail pour transformer les institutions
I. Les deux sources de la démocratie industrielle
II. Dewey et les fondements normatifs de la démocratie industrielle
III. Korsch : la démocratie industrielle au prisme de l’expérience des conseils ouvriers
Conclusion
Troisième partie – Enjeux politiques du travail
Introduction
Chapitre 5 – Féminisme matérialiste : les enjeux démocratiques de la définition du travail
I. Division sexuelle du travail et rapports sociaux de sexe : redéfinir le concept de travail
II. Mode de production domestique et reproduction sociale
III. La lutte politique des travailleuses et le problème de l’État
Chapitre 6 – Écologie politique : à quel travail conduit la critique du productivisme ?
I. Apports et limites de la critique du travail de Gorz
II. La rupture du métabolisme de l’homme et de la nature : une autre critique écologiste du travail
III. Ecosocialisme et travail démocratique
Chapitre 7 – Démocratie des communs et travail démocratique
I. Le procès de production du commun, démocratique en puissance ?
II. Quelle forme politique pour une « démocratie des communs » ?
Conclusion de la troisième partie. Travail démocratique et démocratie économique
Quatrième partie – Travail, expériences démocratiques
Chapitre 8 – Les coopératives : vers une organisation démocratique du travail
I. De quelques coopératives de production en France : réussites, problèmes et contradictions
II. A partir de quelques exemples internationaux : les contraintes du marché, l’enjeu du rapport au politique
III. Vers de nouvelles institutions : « conseil d’entreprise » et socialisation
Chapitre 9 – Autogestion : révolutionner le procès, l’organisation et la division du travail ?
I. Réorganiser le travail et ses finalités ?
II. Travailleurs et non-travailleurs : établir un nouveau rapport social
III. Production autogestionnaire et politique
IV. Vers de nouvelles institutions : « conseils économiques » et autonomie des producteurs
Chapitre 10 – Conseils ouvriers et démocratie des conseils : l’entreprise, l’Etat et la commune
I. Soviets, Arbeitsräte, consigli di fabrica, control obrero…des conseils ouvriers au contre-pouvoir
II. Le contrôle ouvrier, l’État et les communes
III. Vers de nouvelles institutions : « conseil social » et démocratisation
Conclusion générale
Autour de l'auteur
Alexis Cukier est docteur en philosophie, chercheur associé au laboratoire Sophiapol (université Paris Nanterre), directeur de programme au CIPH. Il a notamment dirigé aux Puf Travail vivant et théorie critique (2017).