
Résumé
Nostalgie du passé, héritage de la Révolution, compromis napoléonien, invention de l’utopie, peur sociale, spectre de la guerre civile, aspiration à la vraie souveraineté du peuple, laïcisation de l’État… Le long XIXe siècle est fait d’expérimentations et de tensions, diversement résolues. De révolutions en retours à l’ordre, de la restauration monarchique à la Commune démocratique et sociale, il en a résulté un des régimes les plus stables que la France ait connus.
Pourtant, mille France se sont dessinées en cent ans, ardemment défendues par les uns et farouchement rejetées par les autres. Le siècle de Victor Hugo, du romantisme et de la « modernité » n’est pas celui du compromis, mais bien celui des conflits, des passions, des futurs imaginés et des passages à l’acte. Il s’est défini comme le siècle du progrès. Il est surtout le siècle des possibles.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Splendeurs et misères de la modernité
Le siècle des possibles
Les fils rouges du siècle
La mosaïque France en 1814
PREMIÈRE PARTIE – Les monarchies à l’âge du romantisme (1814-1848)
Introduction
Chapitre I – La Restauration, instable compromis
I – Une naissance dans la défaite
Les Bourbons et les « fourgons de l’étranger »
II – Ni absolutisme, ni libéralisme
Louis XVIII, roi de la réconciliation ?
La Charte fondatrice
L’impossible équilibre monarchique
Chapitre II – Des Cent-Jours au centrisme
I – Le retour de l’Aigle
II – La Terreur blanche
Un nouveau cycle de vengeance
Plus royalistes que le roi
III – Un intermède centriste
Changement de cap législatif
L’essor de la philanthropie
Chapitre III – L’échec de l’utopie réactionnaire
I – Le retour de la droite
Une menace révolutionnaire ?
Dé-révolutionner la société
II – L’échec de la greffe
Les résistances du corps social et politique
L’étincelle des quatre ordonnances
III – La révolution de 1830
La brèche des Trois Glorieuses
La récupération des élites
Chapitre IV – Contractualiser la monarchie
I – Un régime « bâtard »
Une monarchie élective
La raison souveraine
II – Réconcilier la nation
Réformer sans révolutionner
Créer une mémoire nationale
III – Un libéralisme conservateur
Stabiliser et moraliser la société
Libéraliser l’économie
Unifier le territoire
Chapitre V – L’esprit de Juillet et ses remises en cause
I – L’esprit de Juillet : un esprit frondeur ?
La parole protestataire
Les voix populaires
II – Utopies et hétérodoxies
Le catholicisme libéral
Les socialismes « utopiques »
Naissance du féminisme moderne
III – Face aux « barbares » : le conservatisme social
La peur des prolétaires
Le choix de la répression
IV – La fin de Juillet
Le durcissement du régime
Une crise économique, politique et morale
DEUXIÈME PARTIE – Entre ordre et révolutions (1848-1871)
Introduction
Chapitre I – 1848 : La possibilité d’une République
I – Février 1848 : une révolution lyrique ?
Comment bascule-t-on en révolution ?
La République et ses symboles
II – Expérimenter la démocratie
L’effervescence démocratique
La fraternité à l’ordre du jour
III – Les dissonances
La question sociale
Les journées de juin 1848
Chapitre II – De l’ordre républicain à l’ordre impérial
I – L’autre Deuxième République
Sa redéfinition après juin 1848
La République du prince et le « spectre rouge »
II – Le retour de l’Empereur
Opération Rubicon
L’Empire de Napoléon III
III – La machine politique impériale
Dans l’ombre de Napoléon
Un régime autoritaire
Chapitre III – Le Second Empire et la modernité
I – Réviser la conception de la France
Une nouvelle assise sociale
Gloire nationale et ambition coloniale
II – Ouvrir, circuler, inventer
La croyance technicienne
L’unification du marché national
Ouverture commerciale et fétichisme de la marchandise
Repenser la ville
III – Cultures et sensibilités : une recomposition
Académisme, avant-garde et censure
La naissance d’une culture de masse
Nouvelles expériences sensibles et religieuses
IV – Les tensions de fin de règne
La poussée libérale
L’opposition se fait entendre
La guerre, la défaite et la République
Chapitre IV – La Commune
I – L’indignation contre la peur
La trahison de la « bourgeoisie »
II – La souveraineté populaire en actes
Des institutions populaires
Une démocratie foisonnante
Laïcité, éducation, autogestion
Les femmes dans la Commune
III – Effacer la Commune
La Semaine sanglante
L’écrasement symbolique
TROISIÈME PARTIE – La République en devenir (1871-1914)
Introduction
Chapitre I – La République en cinq actes de 1871 à 1914
I – L’idée républicaine s’impose
1871-1879 : La dernière tentation monarchiste
1879-1886 : La République opportuniste
II – Nouvelles mises à l’épreuve
1886-1898 : Crises et réaction
1898-1906 : L’affaire Dreyfus et la République
1906-1914 : tensions sociales et montée des périls
Chapitre II – La République, forme politique et compromis social
I – Une République libérale
Un parlementarisme absolu
Le sacre de l’individu autonome
Des libertés collectives limitées
La méritocratie
Solidarité, coopération, protection
II – Marianne, la révolution et la laïcité
L’imaginaire républicain
Une société laïcisée
Un État laïc
III – La culture républicaine
L’école de Jules Ferry
Le « roman national »
La science et le progrès
Chapitre III – Affrontements et contradictions d’une République libérale
I – La nation en débat
Un plébiscite de tous les jours ?
La petite et la grande patries
La nation et ses étrangers
Du patriotisme au nationalisme
Le nationalisme antidreyfusard
La nation dreyfusiste
Nation et internationalisme
II – Aux marges de la République
Une République sans les femmes
Peurs, exclusions, relégations
III – La République à l’épreuve de ses colonies
L’« œuvre civilisatrice » en question
L’inégalité juridique
Une « République coloniale » ?
Conclusion
Chronologie
Cartes
Index
Bibliographie succincte
Autour de l'auteur
Emmanuel Fureix est maître de conférences à l’université Paris-Est Créteil et membre de l’Institut universitaire de France. Il est spécialiste de l’histoire politique et culturelle de la France au XIXe siècle, auteur de La France des larmes. Deuils politiques à l’âge romantique, 1814-1840 (prix Chateaubriand 2009) et secrétaire de rédaction de la Revue d’histoire du XIXe siècle.