Résumé
Le scepticisme de Montaigne n'est-il que la redite plus ou moins éclectique des doctrines sceptiques de l'Antiquité ou a-t-il une identité singulière ? Faut-il le concevoir comme l'aboutissement renaissant d'une longue tradition ou comme l'invention d'une forme qui aura une postérité féconde dans la modernité ? L'interrogation sur la spécificité du scepticisme de Montaigne passe par la prise en compte du dialogue paradoxal que l'essayiste entretient avec Raymond Sebond, dont il prétend faire l'«Apologie». Les données du problème sceptique apparaissent alors dans leur radicale nouveauté par le défi que pose aux capacités de l'esprit humain l'idée chrétienne d'un Dieu tout-puissant. Devant Dieu, le scepticisme atteint un degré de radicalité dans la critique des facultés humaines qui le pousse à l'extrême. Or, il semble que c'est précisément ce comble extrême du scepticisme qui rend possible un renversement fécond. Avec Montaigne, le sceptique juge, tranche et prend position. C'est à décrire ce renversement que cet ouvrage s'attache.
Caractéristiques
Sommaire
5 Introduction
14 L’humanisme optimiste de Sebond
L’optimisme rationaliste, 15
Le naturalisme, 23
Le pragmatisme, 24
29 Les positions de Montaigne devant Sebond
Une anthropologie irrationaliste, 29
Le fidéisme, 29
L’âme désubstantialisée, 33
La destruction du concept de Dieu, 41
Une théologie de la Grâce, 48
Un contre-pragmatisme, 55
58 Un nouveau scepticisme
La question du désordre, 58
Le pyrrhonisme, 63
Pyrrhonisme et théorie, 63
Pyrrhonisme et pratique, 65
L’opposition entre le sage et le vulgaire, 66
Le scepticisme de Montaigne, 67
La destruction de la triade pyrrhonienne, 67
La croyance comme instinct, 70
Le travail du fidéisme, 73
79 Un scepticisme fécond
La destruction du concept de nature, 79
L’expérience de la vie pure et le problème du moi, 88
Le vitalisme, 91
La médecine et le mauvais empirisme, 93
La santé, la confiance, 97
L’universel, 99
104 Conclusion
108 Textes du « bestiaire »
117 Glossaire
124 Bibliographie