Résumé
L’inconscient parle toujours une langue étrangère, y compris à celui qui en est l’hôte. Et il ne parle pas toujours… C’est d’abord comme « corps étranger », coupé de « la vie de représentation » que Freud l’évoque.
Étranger (fremd), étranger au moi (ichfremd), corps étranger (Fremfkörper), le devenir-étranger (Entfremdung), étrangeté (Fremdartigkeit), inquiétante étrangeté (Unheimlich)… le lexique freudien, et avec lui l’expérience de la psychanalyse, déclinent « l’étranger » sur tous les tons. « Le dehors, l’étranger, l’ennemi furent jadis des concepts identiques ». Au-dehors comme au-dedans le plus intime, l’étranger est ce qui nous est le plus proche. Il menace nos frontières, alors qu’il vit déjà au plus secret de nous-mêmes.
Caractéristiques
Sommaire
DOSSIER
Miguel de Azambuja, Tenir le trouble : quelques fragments sur l’étranger
Houria Abdelouahed, Sur les sentiers du natal
Jean-Yves Tamet, Quand l’étranger fait retour
Jacques André, La femme étrangère
Michel Gribinski, Un petit fait vrai
Alexandrine Schniewind, Sehnsucht, un désir en attente
Philippe Valon, Le psychodrame dit psychanalytique et le contre-transfert. Deux étrangers dans la psychanalyse
Francine Caraman, Genre, exil et terre de l’entre-deux
Léa Veinstein, L’étranger, c’est celui disparaît. Sur L’Amérique de Franz Kafka
Autres contributeurs
André Beetschen
Catherine Chabert
Clarisse Baruch
Entretien avec Bruno Karsenti