Résumé
Le nom propre, question linguistique majeure, a acquis le statut de problème philosophique depuis Bertrand Russell. Rien de plus vivant que le nom propre, en dépit de ses allures d’« indicateur rigide » (Kripke). Ce dont atteste son historique selon ses trois sous-ensembles du surnom, du prénom et du nom de famille, qu’il soit patrilinéaire ou matrilinéaire. Le nom propre en tire sa fonction symbolique et le présent ouvrage apporte une contribution à la « logique des noms propres » avec les ressources de la psychanalyse.
La « vie inconsciente » du nom propre apparaît dans ses différentes fonctions, qu’elles soient identificatoires, érotiques ou s’imposent comme une condition de la conscience, à titre d’embrayeur de la parole. Son rôle concerne enfin la psychopathologie, qu’il s’agisse de l’amnésie ordinaire du nom ou de sa forclusion dans les psychoses. On voit ainsi s’en dessiner l’enjeu linguistique majeur pour la « philosophie analytique » contemporaine et, au-delà, il intéresse aussi la problématique de l’écriture, dont le présent ouvrage prolonge l’investigation.
Caractéristiques
Sommaire
I. Abrégé d’histoire du nom propre
1. Construction du nom propre en contrepoint du nom de Dieu
2. Le nom propre aujourd’hui
3. Dévorer le nom ! Le festin cannibalique
4. Les noms secrets et l’Esprit du Mort
5. Patrilinéarité et matrilinéarité
II. Comment différentier nom propre et nom commun ?
1. Le nom propre, clef de l’usage des noms communs
2. En quel sens le nom propre est-il un « symbole » ?
3. La mort annoncée du nom propre dans la philosophie Analytique
III. Don et prise du nom propre
1. Les dons qui symbolisent la subjectivité
2. Donner, recevoir, rendre (le nom)
3. Réciprocité du don du nom et universalité de l’appellation « maman » et « papa »
IV. Le symbole du nom propre et ses sous-ensembles
1. Le prénom
2. Le mystère du « désir du père »… (clef de voûte de la dation du nom)
3. La phobie, moteur de la prise du patronyme
4. Refondation du nom : surnom, pseudonyme, hétéronyme. L’ancrage de l’amour
5. Résumé comparatif des différentes fonctions des sous-ensembles du nom propre
V. Fonctions du Nom propre
1. Les différentes identifications dans leur rapport au nom
2. Identification au symptôme, identification au nom propre
3. La parole ne suffit pas pour ancrer le sujet à son corps : nécessité de la signature
4. L’appel du nom (au risque de la honte)
5. L’érotique du nom propre
6. Le nom propre, recteur de la « conscience »
7. Le pronom, embrayeur de la parole, enterre le nom
8. Le point de capiton de la parole, dernier souffle du nom
VI. Mises en défaut du nom propre : repères psychopathologiques
1. La forclusion du nom selon les différentes psychoses
2. Amnésie d’identité
3. L’oubli des noms propres et de certains noms communs
VII. Pour conclure : la ponctuation. Le tabou du nom, premier pas vers l’écriture
Bibliographie
Autour de l'auteur
Gérard Pommier est psychanalyste à Paris, psychiatre et professeur émérite des universités, membre de Espace Analytique. Il enseigne actuellement à Paris VII. Il est notamment l’auteur de Naissance et renaissance de l’écriture (Puf, 1993) et de Que veut dire « faire » l’amour ? (Flammarion, 2010).