Résumé
Excepté leur statut de détective chevronné, quel est le point commun entre Hercule Poirot, Reginald Wexford et Adam Dalgliesh ? Tous sont nés de l’imaginaire d’une écrivaine. Le roman policier est affaire de femmes, d’Anglaises tout particulièrement : Agatha Christie, Ruth Rendell, P. D. James. Ces « reines du crime », comme se plaît à les appeler la critique anglo-saxonne, ont façonné le genre du polar. Et si cette tradition féminine s’est épanouie, c’est avant tout grâce à un contexte politique et social propice au renouveau. Alternative féminine et féministe au roman d’aventure, le polar a cristallisé les angoisses, les modes et les mutations. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les auteures se sont faites enquêtrices ; elles ont questionné leur époque, remis en cause l’ordre patriarcal, repensé le marché de la fiction, donné naissance à un nouveau modèle d’héroïne émancipée. Plus que de simples divertissements, les récits de détectives ont redessiné les contours de la société anglaise.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction – Eurêka
Chapitre I – Reines et rois
Pour une perspective féministe
L’ère du soupçon
L’enquêtrice en jupons
Dupin le romantique
Grandeur du fait divers
Chapitre II – Aux origines : critique sociale et détection
La problématique de Cobbe
Affaires de proximité
Policiers et détective
L’héroïne de Holmes
Les princesses de Serendip
Chapitre III – Journalistes, détectives et ladies
Holmes vs Maigret
Théorie du scandale
Le sacrifice des vierges
Naissance d’une « figure »
Mon autre semblable
Chapitre IV – Abus de confiance
« Pas l’ombre d’une preuve »
Éloge de l’aveuglement
Esprit, es-tu là ?
Autour de l'auteur
Frédéric Regard est professeur de littérature anglaise à l’université Paris-Sorbonne. Ses recherches portent notamment sur la littérature britannique des XIXe-XXe siècles et l’écriture féminine. Il est l’auteur de L’écriture féminine en Angleterre (Puf, 2002) et d’une Histoire de la littérature anglaise (Puf, 2017).