
Résumé
Spengler aurait-il eu raison ? Tandis que les symptômes de crise se multiplient dans le monde, on assiste à un regain d’intérêt pour l’auteur du Déclin de l’Occident (1918-1922). Cependant, si ce titre est fréquemment cité, l’œuvre elle-même reste largement méconnue, notamment en France. Comment Spengler se représentait-il ce déclin ? Il fait preuve d’un pessimisme culturel profond : à terme, l’Occident et ses valeurs cesseront de jouer un rôle historique. Sa critique de la rationalisation du monde, du passage d’une « culture » créatrice à une « civilisation » tournée vers des tâches quantitatives et matérielles, celle des mœurs qui s’installent dans les métropoles cosmopolites, du système technicien, du libéralisme politique et économique, doit nous alerter sur l’évolution de l’Occident au sein d’une mondialisation dont la maîtrise lui échappe. À charge pour nous de lui donner tort en ne succombant pas à son relativisme anti-humaniste, à son fatalisme historique, et à l’esthétisme d’un « réalisme héroïque » justifiant une brutale politique de puissance.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Chapitre I – La philosophie de l’histoire
Une histoire mondiale discontinue
Un relativisme intégral
Culture et civilisation
La rationalisation mortifère du monde
Chapitre II – Aspects du déclin
La grande ville cosmopolite
La montée des masses
Le libéralisme politique
Le libéralisme économique
Césarisme et impérialisme
Chapitre III – Mythe du faustisme et réalisme héroïque
Le problème de la technique
Spengler, l’homme des faits
Le mythe du faustisme
La question du pessimisme
Chapitre IV – Spengler et la « Révolution conservatrice »
Le socialisme prussien
L’intellectuel engagé
Chapitre V – Spengler face à la crise de 1930
L’Allemagne en danger
Spengler et le national-socialisme
Remarques sur la réception et la portée de la pensée spenglerienne
Annexe – La seconde philosophie spenglerienne de l’Histoire
Chronologie
Bibliographie
Œuvres d’Oswald Spengler
Index
Autour de l'auteur
Gilbert Merlio est germaniste, professeur émérite à l’université Paris-Sorbonne où il a enseigné l’histoire des idées. Il a notamment mené l’édition posthume des notes autobiographiques de Spengler.