Résumé
Que faisons-nous lorsque nous raisonnons ? Par quelles voies notre pensée chemine-t-elle quand nous cherchons à connaître ? À quelles conditions est-elle satisfaite des conclusions obtenues ? C’est à ces questions que s’est efforcé de répondre l’épistémologue Émile Meyerson (1859-1933) dans son dernier grand livre, Du cheminement de la pensée (1931). À cette fin, il a interrogé tous les genres de raisonnement dont son incroyable érudition lui fournissait l’exemple : les détours de la pensée du physicien comme les intuitions du génie mathématique, les jugements de l’historien autant que les décisions du juge… il n’a voulu établir ni une genèse empirique des savoirs, ni un système logique de la pensée vraie, mais une « philosophie de l’intellect ». Cette philosophie a exercé une influence décisive, et souvent méconnue, sur des penseurs aussi divers que Jean Piaget, Jacques Lacan, ou W.O.V. Quine.
Caractéristiques
Sommaire
Repères biographiques et abréviations
Introduction
Chapitre premier. — Meyerson et la logique
Une conception intuitionniste de l’arithmétique
En marge de la logique symbolique, ou contre elle ?
Le psychologisme de Meyerson, une attitude dépassée ?
Logique et normativité (réponse à la première objection)
Extensivité et ontologie (réponses à la seconde objection)
Chapitre II. — Meyerson et la psychologie
L’apport de l’esprit
Les questions de genèse sont secondaires
La philosophie de l’intellect est une psychologie structurale (psychanalyse, Denkspsychologie, psychologie historique)
Lectures phénoménologiques
Chapitre III. — Application : le raisonnement historien
La tradition épistémologique française et l’École des Annales
L’épistémologie de l’histoire et le modèle déductif-nomologique
Conclusion. — Ce qu’il fallait redémontrer
Autour de l'auteur
Frédéric Fruteau de Laclos est agrégé de philosophie et maître de conférences en histoire et philosophie des sciences physiques à l’Université Paris I-Panthéon Sorbonne.